Cinéma(ra)t(h)on : J-117
Cinématon 2714-2716 (2012) de Gérard Courant
Étrange et (très) courte étape de mon marathon qui m’a mis en tête les paroles d’une célèbre chanson :
« Plusieurs indices m’ont mis la puce à l’oreille,
J’ouvre l’œil.
J’vais faire une enquête pour en avoir le cœur net
Ça m’inquiète.
Y’a des détails qui trompent pas
J’crois qu’y a un cinéaste qui filme chez moi !»
Un bout de canapé, une étagère avec des bandes dessinées de Boulet : Gérard Courant est donc revenu chez moi pour filmer le dernier Cinématon de l’année 2012 et immortaliser Estelle Pinardon (n°2716), pharmacien (puisque tout le monde sait qu’en bon français, la « pharmacienne » n’est pas la titulaire du diplôme mais la femme du pharmacien !). Etrange vertige temporel de regarder ce portrait tout simple où Estelle, intimidée et un peu crispée, se contente de regarder ses dessins sans jamais lever les yeux vers la caméra. Vertige d’un film qui me paraît si loin et si proche. Si proche parce que les lieux du tournage sont toujours les mêmes en dépit de quelques aménagements, parce que le modèle n’a pas changé (mais comme je le disais ici, je ne vais pas vous raconter ma vie) et parce qu’au fond, quatre ans, ce n’est pas grand-chose. Si loin parce que ces quatre années ont été riches en événements (pour en rester aux titres des séries de Gérard Courant, nous sommes passés du Couple au Trio) et que ces images semblent donc ressurgir d’un autre temps, d’une autre vie.
Et pour tout vous avouer, le vertige temporel a été redoublé (de manière fort involontaire) lorsque l’intéressée est entrée dans la pièce au milieu de son portrait, créant un joli effet de mise en abyme (entre le modèle et son image).
Bref, les deux derniers individus que Gérard Courant a filmés à Dubaï ne m’en voudront pas, j’espère, de n’avoir gardé aucun souvenir de leurs portraits, obnubilé que j’étais par la découverte (oui, je ne l’avais jamais regardé entièrement depuis 2012 !) de ce n°2716 si cher à mon cœur…