C’est en achetant un remarquable petit ouvrage intitulé Censure-moi : une histoire de la classification X au début des années 2000 que j’ai découvert Christophe Bier. Je tenais là un de ces passionnants érudits pour qui rien de ce qui touche au bizarre, à l’étrange n’est étranger. Outre l’érotisme et la pornographie dont il est l’indispensable chantre inspiré, Christophe Bier est un spécialiste de la firme Eurociné, des nains au cinéma, des acteurs ayant joué sous des déguisements de singe, etc. C’est peu dire que j’ai tout de suite été enchanté par cet homme se baladant systématiquement hors des chemins battus de la cinéphilie et dont le savoir est encyclopédique.

En 2008, je fis partie des abonnés de l’éphémère (hélas !) et passionnante revue Cinérotica qui permit à Christophe Bier de publier en petits fascicules les prémisses de son grand œuvre : Le dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 mm et 35 mm dont je fus un heureux souscripteur et qui mérite de figurer dans toute bibliothèque qui se respecte. C’est à ce moment où je fis davantage connaissance avec l’auteur car il lança son propre blog où je m’empressai de commenter. Puis, comme il le dit lui-même, nous eûmes d’autres échanges au moment où j’écrivis mon article sur les éditions La Brigandine pour le magazine Chéri-Bibi.

Outre sa grande gentillesse et sa constante disponibilité (il a toujours répondu aux questions que je lui ai posées, éclairant souvent ma lanterne par son incroyable culture), Christophe Bier me fait aujourd’hui l’honneur d’apporter sa contribution à mes 10 ans de blog. J’en suis à la fois très fier et très touché. Un grand merci à lui en attendant avec impatience de nouveaux écrits ou films documentaires réjouissants…

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Un bloggeur qui se baptise Orlof ne peut qu’attirer ma bienveillance. La preuve ? Il m’a fait l’honneur de classer mon documentaire Eurociné 33 Champs-Elysées dans son top 10 pour l’année 2013, parmi Brian de Palma, Brisseau, Bellocchio, Garrel, Tarantino, Scorsese… En fait, la première fois que j’ai entendu parler du « dr Orlof » d’Internet, c’était grâce à Jean Gourguet. Le Dr n’apprécie pas du tout le cinéma de Jean Gourguet dont, malheureusement, il n’a vu que la dernière phase, la moins palpitante, excepté son le film La Traversée de la Loire. Le mélo coquin façon Gourguet a été lourdement critiqué par le Dr Orlof, considérant La Cage aux souris et autres Promesses dangereuses comme des « mélos rustico-pétainistes ». C’est le propre du blog du Dr Orlof d’éviter des propos tièdes. Ceux-là n’ont pas été du goût de la fille du cinéaste (la « petite Zizi » que son père fit jouer dans quelques mélos au début des années 50). Elle était persuadée que je connaissais l’identité du Dr Orlof… Elle supputait même que ce pouvait être un dénommé… Jean-Pierre Bouyxou ! Avait-elle vu La Comtesse noire de Jess Franco, poème tragique dans lequel le cinéaste avait improvisé l’écriture du rôle – pourtant devenu essentiel – du fils aveugle du Docteur Orloff pour le confier à Bouyxou ? L’étude attentive de l’orthographe permettait d’éviter l’amalgame. Notre bloggeur, quoique Bouiyxoudolâtre (et on le comprend !), se réclamait du premier horrible Dr Orlof, avec un seul « f ». Ce n’est que quelques années après que j’ai mieux fait connaissance avec ce Dr Orlof du Net, autour des romans de gare édités par la Brigandine.

Félicitations au Dr Orlof d’animer ainsi, depuis dix ans, un blog aussi intéressant, sous le double parrainage d’Howard Vernon et Jess Franco.

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