Inutile de présenter le grand écrivain qu’est Jérôme Leroy d’autant plus que j’ai dit, à plusieurs occasions, tout le bien que je pensais de son roman Le bloc. C’est ici du « blogueur » dont il va être question puisque Jérôme tient régulièrement à jour son Feu sur le quartier général. J’ignore quand j’ai découvert exactement ce blog mais ça devait être en 2009. En effet, c’est à cette époque que Jérôme Leroy a laissé pour la première fois un commentaire chez moi, sur une note consacrée à Adolescence pervertie de Benazeraf.

Même si je ne partage pas forcément toutes ses opinions (il ne cache pas son appartenance au Front de gauche et son adhésion au communisme alors que mes goûts me poussent plus vers les situationnistes et les anars individualistes), j’ai été toujours frappé par l’incroyable ouverture d’esprit de Jérôme. Il pourrait faire sa devise de cet aphorisme de Scutenaire qu’il citait récemment - « C’est mon opinion ; et je ne la partage pas »-. Loin de tout sectarisme, il peut défendre des personnalités de droite et prêche avant toute chose un goût immodéré pour les arts et la littérature, pour les jolies femmes et un certain art de vivre en train de disparaître sous les coups de boutoirs du « disneyland préfasciste ». La formule est galvaudée mais c’est tout simplement « quelqu’un de bien ».

En décembre 2012, Jérôme Leroy me propose de publier sur le site Causeur une note de mon blog consacrée au film Après mai d’Olivier Assayas. La publication a une réputation sulfureuse mais j’aime son éclectisme et la diversité des plumes qui y écrivent. Si certains intervenants me débectent profondément (je ne citerai personne mais ils sont finalement pas si nombreux que ça), d’autres me réjouissent de la même manière. De plus, certains de mes petits camarades m’ayant précédé (Ludovic et Timothée), je n’hésite pas une seconde à participer à cette aventure. Pour la petite histoire, Jérôme n’était pas du tout d’accord avec moi sur le film d’Assayas (que je n’aime pas) mais il a eu l’honnêteté de publier un point de vue différent du sien. Quand je vous parlais d’ouverture d’esprit…

Depuis 2012, j’ai publié plus d’une douzaine d’articles sur Causeur (dont un dans la version papier) : certains sont des reprises de mes notes de blog (sur Le trouble-fesses ou Manina, la fille sans voile), d’autres ont été directement écrits pour le site (notamment une nécrologie de… José Benazeraf !). J’ai pu, sur ce site, assouvir ma soif d’éclectisme en écrivant aussi bien sur du cinéma bis (Jess Franco) que sur Gérard Courant (Lire).

Jérôme Leroy en aura peut-être un jour marre de mes contributions mais en attendant, je le remercie chaleureusement pour m’avoir permis de vivre cette belle aventure et pour avoir bien voulu fêter, lui aussi, les dix ans de ce blog.    

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 Cher Docteur,

 

Je suis arrivé finalement assez tard  dans la blogosphère. Votre blog et celui de Ludovic Maubreuil ont d'emblée trouvé place dans mes liens. Pourquoi? Parce que j'aime la cinéphilie mais que j'ai rarement trouvé des discours clairs. Et vous docteur vous avez un discours clair sans avoir de ligne. Cette liberté rafraichissante qui n'exclut pas la précision, je ne l'avais trouvée auparavant, et je ne veux pas vous écraser par la référence, chez Bory, par exemple. Quand on voit, par ailleurs, ce qu'est devenue la critique de cinéma aujourd'hui dans la plupart de ses rails officiels, je crois que vous avez tort de vous interroger sur la pertinence de la forme du blog. Il a un bel avenir devant lui, en général et pour vous en particulier.

Je vous joins une illustration de Punishment Park, pour une raison simple: c'est un film qui aime le genre et qui en sait la portée éminemment politique. C'est aussi une allégorie juste du cinéma lui-même une fiction qui se fait passer pour vraie afin d'affirmer son caractère de fiction.

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