Nous l'avions déjà laissé entendre : l'année 2008 ne fut pas un grand cru (ce constat banal ne se limite d'ailleurs pas seulement au domaine cinématographique et c'est peu dire qu'il fait de moins en moins bon vivre sous le règne de Nabot 1er !)

J'ai néanmoins réussi à trouver 8 très bons ou bons films auxquels j'ai ajouté deux titres pour les besoins du traditionnel top 10, même si les deux derniers n'ont rien de grandes réussites.

Voici les résultats :


            1er        No country for old men (Ethan et Joel Coen)

            2ème      Redacted (Brian de Palma)

            3ème      Night and day (Hong Sang-Soo)

            4ème      Valse avec Bachir (Ari Folman)

            5ème      Les plages d'Agnès (Agnès Varda)

            6ème      Un conte de Noël (Arnaud Desplechin)

            7ème      La frontière de l'aube (Philippe Garrel)

            8ème      Vicky Christina Barcelona (Woody Allen)

            9ème      Capitaine Achab (Philippe Ramos)

            10ème    Burn after reading (Ethan et Joel Coen)


Pour faire comme certains de mes petits camarades, je vous propose cette année un ensemble d'autres "prix" :


Prix d'interprétation masculine :


Javier Bardem pour sa double composition de tueur inquiétant dans No country for old men et de séducteur fatigué dans Vicky Christina Barcelona


Prix d'interprétation féminine :


Ex Aequo : Arta Dobroshi dans Le silence de Lorna (Dardenne) et la sublime Julia Ormond dans Surveillance (J.Lynch)


Plus gros choc de l'année 2008 :


La découverte de 12 films de Kijû Yoshida, de Bon à rien à Eros+Massacre, avec ces insurpassables sommets que constituent La source thermale d'Akitsu et Eros+Massacre.

(NB : Bonne résolution à prendre parmi mes chers collègues de bureau (Joachim, Ed, Vincent, Ludovic, Mariaque) à qui je souhaite une excellente année : ne pas réclamer les prochaines livraisons DVD de ce cinéaste sur lesquelles j'ai déjà posé une option...)


Grands classiques, reconnus par tous, enfin découverts en 2008 :


Johnny Guitar (Nicholas Ray)

L'ange exterminateur (Luis Buñuel)

Naissance d'une nation (DW. Griffith)

Chronique d'Anna Magdalena Bach (JM Straub et Danielle Huillet) (un grand merci et tous mes voeux à mon amie Vierasouto)


Quelques merveilles découvertes également cette année, moins renommées, mais qui continuent de « travailler » dans mon esprit :


Un enfant dans la foule (Gérard Blain) (Merci à Bernard à qui je souhaite également une excellente année)

Les quatre nuits d'un rêveur (Robert Bresson) (Merci à Joachim)

Sicilia ! (Jean-Marie Straub et Danielle Huillet)

L'esprit de la ruche (Victor Erice)


Ils vieillissent fort bien, merci pour eux :


4 films de Brisseau pas revus depuis longtemps (La vie comme ça) ou depuis leurs sorties en salles (Céline, L'ange noir et Les savates du bon Dieu).


Aurait pu figurer dans le classement 2007 si je ne l'avais pas vu en 2008 :


La graine et le mulet (A.Kéchiche)


Pire film de l'année :


Le voyage aux Pyrénées (A et JM. Larrieu) 


Film le plus surestimé de l'année :


La belle personne (Christophe Honoré)


Prix Marc-Edouard Nabe du cinéaste devenu le plus infréquentable et que je persiste à aimer beaucoup parce qu'il fait grincer les dents des bien-pensants :


Emir Kusturica pour le délicieux Promets-moi

 

Prix Michel Onfray du cinéaste jadis aimé mais qui ne fait plus que ressasser et semble atteint de sénilité précoce :


Olivier Assayas pour le compassé et soporifique L'heure d'été.


Grands (ou bons) cinéastes ayant besoin d'une cure de repos :


Philippe Faucon (Dans la vie)

Hou Hsiao-Hsien (Le voyage du ballon rouge)

Amos Gitaï (Désengagement)

Peter Greenaway (la ronde de nuit) (le soucis avec Peter, c'est qu'on commence à se dire ça à chacun de ses nouveaux films !)


Bon cinéaste à interner en maison de retraite :


Clint Eastwood (l'échange) (ça va râler ?)


Film le plus vite oublié de 2008 :


Le grand alibi de Pascal Bonitzer (de quoi ça parle ? Je n'en ai plus le moindre souvenir !)


Je n'ai pas vu leurs premiers films mais les seconds me paraissent plus que prometteurs :


Jennifer Lynch (Surveillance)

Jean-Marc Moutout (La fabrique des sentiments)


Meilleur bonus DVD d'un petit chef d'œuvre :


A bord du Darjeeling limited, supplément au génial Hôtel Chevalier de Wes Anderson


Les meilleurs films de 2008 pour les autres mais je ne les ai pas vus :

 

There will be blood (PT. Anderson)

Two lovers (James Gray)

Into the wild (Sean Penn)

Hunger (Steve MacQueen)


Regrets de ne pas les avoir vus en 2008 :


Woman on the beach (Hong Sang-Soo)

Quatre nuits avec Anna (Skolimovski)

Christophe Colomb, l'énigme (Manoel de Oliveira)


Plus belle rencontre de 2008 :


Jess Franco et Lina Romay à la Cinémathèque française


Pire séance de cinéma de 2008 (et sans doute de ma vie) :


Diary of the dead de G.A. Romero pour les pop-corn, les discussions, les portables dans la salle et la VF à l'écran.


J'aurais voulu les aimer plus :


Le premier venu (Doillon)

La vie moderne (Depardon)


Je pensais les aimer moins :


Funny games US (Haneke)

Crime à Oxford (Alex de la Iglesia)


Grands éclats de rire de l'année :


Douglas Sirk (Qui donc a vu ma belle ?)

Mitchell Leisen (La baronne de minuit)

Harold Lloyd (Oh la belle voiture !, Voyage au paradis, Viré à l'Ouest !)


Torrents de larmes de 2008 :


Douglas Sirk (All I desire, Demain est un autre jour, la ronde de l'aube)

Henry Hathaway (Peter Ibbetson)


Meilleur coffret DVD :


Jacques Rozier chez Potemkine ; Jacques Demy chez Ciné-Tamaris ; Sirk, Yoshida, Oshima chez Carlotta, Straub et Mai 68 chez Montparnasse, Morder chez La vie est belle : impossible de faire un choix !


Nous allons nous arrêter là en souhaitant, comme le veut la coutume, une excellente année aux aimables lecteur qui me font l'honneur de s'arrêter ici.


 ***

"Sous quelque angle qu'on le prenne, le présent est sans issue. Ce n'est pas la moindre de ses vertus. A ceux qui voudraient absolument espérer, il dérobe tout appui. Ceux qui prétendent détenir des solutions sont démentis dans l'heure. C'est une chose entendue que tout ne peut aller que de mal en pis. "Le futur n'a plus d'avenir" est la sagesse d'une époque qui en est arrivée, sous ses airs d'extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks."


Comité invisible L'insurrection qui vient


(Profitons-en pour dédier cette note à Julien Coupat et Yldune Lévy qui croupissent scandaleusement et sans la moindre raison valable dans les geôles de notre soi disant "raie publique" française)


(Merci à Charles Tatum pour la photo. J'en profite pour lui présenter tous mes vœux également)

Retour à l'accueil