Mafia blues 2, la rechute (2002) d’Harold Ramis avec Robert de Niro, Billy Crystal

 

 

Pour avoir réalisé une des meilleures comédies américaines de ces quinze dernières années (Un jour sans fin), il sera beaucoup pardonné à Harold Ramis. J’avoue toujours avoir pour ce cinéaste, depuis ce coup d’éclat, une vraie indulgence. Qu’il mérite car il a quand même signé une autre comédie très réussie (Mes doubles, ma femme et moi) et que j’ai trouvé de vraies qualités à l’amusant Mafia blues et même à Endiablé, film plus inégal mais réservant quelques moments désopilants. 

Fallait-il par contre absolument donner une suite à Mafia blues ? Ne faisons pas de mystère : la réponse est non ! Outre un scénario absolument poussif qui remet en présence le chef mafieux De Niro et le psy inquiet par le pedigree de son patient qu’incarne Billy Crystal ; la mise en scène est d’une platitude absolue et n’échappe pas à une certaine routine comique sans surprise.

De plus, Ramis se montre incapable de diriger ses acteurs et les laisse en roue libre. Du coup, De Niro n’a jamais été aussi mauvais, cabotinant à tout crin et accumulant les grimaces au point de rendre jaloux Jerry Lewis et Jim Carrey réunis ! Billy Crystal s’avère un peu plus sobre mais n’ayant rien à jouer, il est assez fade face au numéro de la vedette.

 

 

Pourtant, aussi médiocre soit ce film (et il l’est !), je dois reconnaître que certains passages m’ont bien fait rire (De Niro débarquant nu sous son peignoir dans un repas familial guindé, un dîner au restaurant japonais vraiment très drôle…) . Or je serais incapable de faire le même constat en parlant d’horreurs comme Iznogoud ou Espace détente ou de la majorité des comédies franchouillardes qui envahissent nos écrans. Preuve de la supériorité de la comédie américaine : même lorsque l’expression cinématographique est au plus bas (comme ici), on garde toujours ce sentiment d’être au cinéma et non pas d’assister à de la mauvaise télé.

Dès les premiers plans, Ramis marque d’ailleurs son territoire en montrant une scène d’une série télé consacrée à la mafia que De Niro s’empresse de trouver épouvantable. Même si notre homme sera par la suite le héros d’un film assez raté, il aura commencé par éteindre la télévision.

 

 

On sait gré à Ramis d’avoir filmé ce geste et on espère qu’il sera en mesure de nous offrir de nouvelles comédies aussi réussies qu’Un jour sans fin.

 

 

 

 

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