Si vous n'aimez pas...
A bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg
Si vous n’aimez pas la Nouvelle Vague, les scènes prises sur le vif dans les rues de Paris…
Si vous n’aimez pas Godard mettant à terre, dès son premier film, toute la grammaire cinématographique…
Si vous n’aimez pas Belmondo avant qu’il devienne Bebel…
Si vous n’aimez pas l’accent de Jean Seberg, ses cheveux courts et sa délicieuse manière de vendre le « New York Herald Tribune » sur les Champs-Élysées…
Si vous n’aimez pas Paris, ses lieux célèbres comme ses chambres de bonne…
Si vous n’aimez pas les faux raccords, les jump cut et les ellipses foudroyantes…
Si vous n’aimez pas la caméra portée à l’épaule de Raoul Coutard…
Si vous n’aimez pas les thèmes jazzy de Martial Solal…
Si vous n’aimez pas le français correct (comment supporter désormais d’entendre dire « je m’en rappelle » ?)…
Si vous n’aimez pas Melville/Parvulesco affirmer que sa plus grande ambition dans la vie est de « devenir immortel puis…mourir »…
Si vous n’aimez pas pisser dans les lavabos…
Si vous n’aimez pas admettre que les deux seules villes au monde où toutes les filles sont jolies (pas sublimes mais charmantes) sont Genève et Lausanne…
Si vous n’aimez pas les truands au grand cœur et les femmes qui trahissent (parce qu’elles trahissent toujours !)…
Si vous n’aimez pas Bogart…
Si vous n’aimez pas reconnaître que les femmes sont lâches et, qu’au volant, elles sont même la « lâcheté personnifiée »…
Si vous n’aimez pas le film noir réinventé…
Si vous n’aimez pas les grandes histoires d’amour impossible…
Si vous n’aimez pas laisser votre regard se poser sur une nuque féminine …
Si vous n’aimez pas avoir envie de coucher avec une femme juste pour un reflet aperçu dans ses yeux…
Si vous n’aimez pas le mot « Dégueulasse »…
Si vous n’aimez pas tenter de percevoir ce qu’il y a derrière les apparences, les masques avec qui chacun essaie de composer…
Si vous n’aimez pas choisir entre le Néant et le Chagrin…
…
Allez vous faire foutre !