Divorce à l’italienne (1962) de Pietro Germi avec Marcello Mastroianni, Stefania Sandrelli

 

 

Je vous le disais en évoquant les cas de Comencini (le grand embouteillage) et de Risi (le fanfaron) (pour que mon bel index, régulièrement mit à jour, serve à quelque chose, j’évite à dessein de vous fournir les liens) ; je n’ai pas beaucoup d’affinités avec les condottieres de la comédie à l’italienne. Force est de constater que les Monicelli, les Scola ou les Germi (c’est le premier film que je découvrais de ce cinéaste) ne m’enthousiasment pas beaucoup plus. Je suis prêt à leur reconnaître un certain talent mais ils me touchent que très rarement.

 

 

Divorce à l’italienne prend comme prétexte l’interdiction du divorce en Italie pour broder une petite fable ironique autour d’un baron tombant amoureux de sa jeune cousine et cherchant tous les stratagèmes imaginables pour se débarrasser de sa femme.

Vous me voyez bien embêté de me présenter aujourd’hui devant vous car j’avoue que je n’ai strictement rien à dire de ce film. Il n’est pas nul, certaines situations prêtent à sourire (Germi ayant recours à un soupçon d’humour noir que je goûte toujours) mais il m’est totalement indifférent. Je suis même incapable de vous dire pourquoi je n’ai pas beaucoup aimé ce film (c’est pourtant beaucoup plus facile à faire que d’expliquer pourquoi on aime une œuvre !). Je me suis posté devant mais il a glissé sur moi, ne m’accrochant à aucun moment.

 

 

Pris un par un, les divers éléments qui composent ce film ne sont pas nuls : la mise en scène n’a rien de transcendant mais elle navigue entre un classicisme agréable (le cadre, en jouant sur la profondeur de champ d’une pièce ou d’une rue déserte, dépasse un certain anonymat de rigueur dans le genre) et un léger académisme poussiéreux, la photo est très belle et les acteurs sont parfaits. C’est d’ailleurs le vrai point fort du film : Mastroianni, la classe faite homme, est impérial dans le rôle du baron tourmenté par le démon de midi et désireux d’évincer sa légitime épouse. Ce mélange de distinction aristocratique et d’autodérision qui le caractérise sied parfaitement au personnage. L’acteur est irrésistible. Face à lui, on a le plaisir de découvrir dans le rôle de la petite cousine qui fait tourner les têtes la divine Stefania Sandrelli, celle qui sera 20 ans plus tard l’héroïne splendide et impudique de La clé de Tinto Brass. Elle aussi, mais pour d’autres raisons, est irrésistible.

 

 

Le reste n’est qu’une question de connivence. Je pense que certains doivent se délecter de cet humour grinçant qui virevolte entre la farce la plus outrée (Mastroianni imaginant les moyens de tuer sa femme) et la tragédie ; de ce cynisme un peu facile (Cf. Le plan final assez convenu). Je le répète, ça n’a rien de déshonorant mais personnellement, je trouve que ce genre a plutôt mal vieilli et nous sommes en droit de lui préférer la comédie hollywoodienne classique dont les milles éclats n’ont pas fini de nous émerveiller…

 

 

 

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