Choses secrètes
Pour répondre à l’invitation de Ludovic, je vous livre en exclusivité cinq choses peu connues à mon sujet. N’étant pas présomptueux au point d’imaginer que ma vie peut intéresser quelqu’un d’autre que moi, je me cantonne, bien entendu, au domaine cinématographique.
- Depuis la fin des années 80 (soit depuis ma toute jeune adolescence), je consigne dans des cahiers tous les films que j’ai vus. L’un me sert à noter les films vus au jour le jour, les autres sont un peu à l’image de mon index : je classe les films vus par l’entrée « réalisateur ». Cette taxinomie, ce goût pour tout recenser explique peut-être pourquoi je ne suis pas insensible au cinéma de Greenaway qui, a priori, a tout pour me rebuter. Elle me permet ainsi de vous avouer que les cinéastes dont j’ai vu le plus de films sont : Chabrol (43 films vus), Woody Allen (37), Godard (33), Hitchcock (27), Chaplin et Eastwood (23) ; Mocky, Lautner et Ricaud (22), Bergman, De Palma, Rohmer, Scorsese et McLaren (21) . Par contre, je n’ai toujours pas vu un seul Griffith, un seul Robbe-Grillet ou William Wellman et Mervyn LeRoy ; pas plus qu’Autant en emporte le vent, la mélodie du bonheur, Mary Poppins, Bambi ou Sissi !
- Je préfère L’horrible docteur Orlof de Jess Franco aux Enfants du paradis de Carné, Supervixens de Russ Meyer à La traversée de Paris d’Autant-Lara, Elle s’appelait Scorpion d’Ito au Guépard de Visconti et Sénéchal le magnifique de Jean Boyer (avec Fernandel) au Million de René Clair. J’échange volontiers toute l’œuvre de Bertrand Tavernier contre certains plans de Jean Rollin où ce dernier filme des demoiselles en chemises de nuit dans des cimetières et les flatulences d’un Francesco Rosi contre l’œuvre somptueuse du brésilien José Mojica Marins. Mais ça, vous vous en doutiez un peu !
- Si le désir d’écrire sur les films m’a tiraillé bien avant de tenir ce blog, ce dernier m’a sans doute permis de remédier à ma frustration de n’avoir pas été critique. Aujourd’hui, je m’en fiche éperdument et j’aurais même tendance à m’en réjouir (être obligé de dire du bien d’un film de Florence Colombani, Brrr !) mais à l’époque de mes 20 ans, j’ai envoyé de nombreux papiers à diverses revues. Les cahiers du cinéma, aucune réponse (juste une fois, un papier publié dans le Courrier des lecteurs) , Mad movies, le monde et feu la revue du cinéma, aucune réponse. Seul le magazine Première (pour lequel je n’ai plus la moindre considération) m’a répondu très gentiment après que je leur aie envoyé une critique d’En chair et en os d’Almodovar. Citons également Bernard Génin de Télérama qui m’a très courtoisement téléphoné chez moi et encouragé après un compte-rendu que j’avais fait du festival de courts-métrages de Clermont. Profitons de cette note futile pour le remercier chaleureusement. Lorsque je vous aurai dit que quelques-uns (deux ou trois) de mes courriers ont été lus à la tribune du Masque et la plume (c’est d’ailleurs arrivé une fois alors que j’assistais pour la première fois à l’émission !) , je crois que nous aurons fait le tour de ma « carrière » journalistique !
- Un de mes plus beaux souvenirs de « contact » avec le monde du cinéma. Après un festival de Clermont, j’ai écris à Olivier Smolders pour lui dire mon admiration que je portais (porte) à son film l’amateur, pour lui demander où il était possible de voir ses autres films et comment on devenait cinéaste. En guise de réponse, outre une lettre très drôle, il m’envoya une cassette vidéo qui me permit de découvrir ces cinq merveilleux films (des courts-métrages) que sont Adoration (d’après le fait divers célèbre mettant en scène un japonais qui tua sa maîtresse adorée et la mangea), Point de fuite (d’après l’immense Marcel Marien), la philosophie dans le boudoir (d’après Sade), Seuls (très beau documentaire) et Neuvaine (une œuvre très étrange, très personnelle et envoûtante). De nouveaux remerciements s’imposent. Dont acte.
- Je dois à Elodie Bouchez l’un de mes plus beaux rêves (la preuve, c’est que je m’en souviens encore après des années). N’allez pas croire qu’il s’agissait d’un rêve érotique (même pas !) mais plutôt d’une étrange complicité, d’une connivence amoureuse faite de rires et de tendresse. L’image d’une relation parfaite mais, malheureusement rêvée. Elodie, vous faites quoi ces prochaines années ?
Allez, puisque la coutume veut que je refile le bébé à des amis blogueurs, j’invite l’autre Ludovic (celui de Série Bis) a se frotter à ce petit questionnaire (c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour lui faire mettre à jour son excellent blog). Et comme je suis un vilain petit curieux et qu’il me semble que ces très recommandables blogueurs aient des liens avec le milieu du cinéma, je propose le même exercice au Cinéphage, à Vincent, à Blogart (la comtesse de Casablanca) et à Hyppogriffe qui me fait parfois l’honneur de passer du côté de ces insignes pages…
NB: En fait, c'est peu 5! S'ils passent par ici, j'aimerais également connaître les cinq choses peu connues (inavouables ou anodines) que pourront confesser le Dr Devo et sa joyeuse équipe de Matière focale, Casaploum et PacsdeCro... N'hésitez-pas, les jeunes!