Ronde de nuit (2005) d’Edgardo Cozarinsky

 

Cette note sera plus courte qu’à l’accoutumée car je vous confesse humblement que je n’ai strictement rien à dire de ce film. Rares sont les films dont je me souvienne si peu après 24 heures (même pas !) de digestion. Et comme je ne connais aucun des autres films de l’argentin Cozarinsky, je ne peux même pas me raccrocher aux filets de sécurité que les critiques emploient dans ces moments-là (thèmes récurrents, parenté avec les œuvres précédentes…)

Buenos-Aires, en ce début de 21ème siècle. Un jeune homme erre dans la nuit, vend de la drogue pour subsister et parfois même son corps. La caméra de Cozarinsky suit ses traces à travers ce monde interlope et nocturne et dresse un tableau assez réaliste des bas-fonds et de la pauvreté de cette grande métropole. A la mi-parcours, le réalisme cède un peu ses droits à la fable : notre prostitué est témoin d’une tentative de meurtre et voit resurgir des êtres de son passé. Des scènes semblent se répéter (ô Borges !) et former des boucles…

La seule idée qui me soit venue en découvrant ce film, c’est qu’à l’instar du très médiocre Dancing, Ronde de nuit et son tournage en DV ne fait mine d’emprunter le chemin du fantastique que pour masquer sa vraie nature : un naturalisme sordide et étriqué.

Mille fois, nous les avons vu ces étreintes entre hommes dans des décors glauques ! Mille fois cet éternel ballet des prostitué(e)s minables, des enfants des rues et des trafics de drogue dans des chiottes publiques. Cozarinsky reste à la surface des choses, se montre incapable de donner un peu de chair à ces silhouettes ectoplasmiques auxquelles le spectateur aura bien du mal à s’attacher. C’est du naturalisme creux, sans la moindre idée de mise en scène ni vision, qui pense pouvoir porter un regard sur le monde en se contentant de laisser tourner la caméra.

Sur la fin, le côté un brin fantasmagorique produit deux ou trois jolis plans éthérés mais qui ne suffiront pas à nous secouer de la torpeur qui nous tombe dessus dès les premières minutes.

Aucun intérêt !

Retour à l'accueil