La prof donne des leçons particulières (1976) de Nando Cicéro avec Edwige Fenech, Vittorio Caprioli

 

Ce n’est pas à n’importe quel voyage que je vais vous convier ces semaines à venir puisqu’il s’agit de partir pour les tréfonds abyssaux de la comédie italienne des années 70-80. Autant vous prévenir tout de suite, c’est du lourd et les sujets délicats d’estomac seront priés de passer leur chemin. Car il faut un certain courage (je n’en suis pas dépourvu, j’espère que vous en êtes conscients !) pour plonger à la découverte de ce continent englouti où le spectateur médusé croisera des « profs », des « toubibs » des « flics » et autres « baigneuses » dans un univers entièrement dévoué au voyeurisme le plus décomplexé et à une vulgarité sans nom (à côté de ces œuvres, Bigard c’est Ronsard !)

Difficile de faire le tri dans ces œuvres interchangeables et incroyablement dénuées de tout sens artistique ou même comique. On peine à croire que des individus normalement constitués aient pu rire un jour devant cette flopée de gags salaces, de blagues visant sans arrêt le dessous de la ceinture et ces comédiens cabotins qu’on retrouve de manière récurrente (je pense à l’ineffable Alvaro Vitali (vous le connaissez tous, c’est le petit ) et à Gianfranco d’Angelo, ici).

Réalisé par Nando Cicéro, un des cinéastes les plus incroyablement incompétents de tous les temps (je vous recommande l’innommable La toubib du régiment), La prof donne des leçons particulières permet de retrouver Vittorio Caprioli (l’excellent Karpov du Magnifique de De Broca) et surtout, la Vénus de cet océan de boue, la ménade des lycéens en mal de cours particuliers, la muse des bidasses sous le joug de l’abstinence, l’échevelée nymphe de ces bois obscurs que demeure cette série Z italienne : j’ai nommé la resplendissante Edwige Fenech.

Il va falloir vous y faire mais l’Italie, c’est Dante, les spaghettis et Edwige Fenech : un point c’est tout !

Ah ! Divine Edwige, permettez que je vous rende le digne hommage qui vous est du, vous qui émoustillâtes une génération (qui hélas ne fut pas la mienne !) de spectateurs. Le langage est parfois un piètre serviteur lorsqu’il s’agit de louer la pétillante exubérance de vos charmes mamelus, la troublante malice de votre nez mutin, le galbe parfait de vos longues jambes que vous n’hésitiez point à exhiber sous les regards fébriles de vos partenaires. Ah ! Charmante et délicieuse Edwige : gageons qu’à chacune de vos apparitions, les membres des spectateurs (enfin, la plupart des membres !) mollissaient et qu’ils n’avaient alors plus d’yeux que pour vous. Vos passages multiples dans ces champs de navets laissaient penser que les plus belles roses pouvaient bien fleurir sur des tas de fumier et seule l’idée de retrouver votre parfum capiteux nous pousse aujourd’hui à soulever les couvercles des poubelles. Et ce n’est pas sans frisson que nous gardons à l’esprit que sous l’uniforme austère de la professeur, de la doctoresse ou de la galonnée se cachent les plus fines et transparentes culottes « ancien modèle » dont le charme ne saurait jamais pâlir devant la terne banalité de tous ces strings donnant tout à voir sans rien montrer (que voulez vous, Edwige, je reste un indécrottable nostalgique !).

Chair et…Chère et tendre (si tendre, hum !) actrice, vous êtes à la comédie italienne ce que la Comédie humaine est à la littérature : un monument ! et ce que la sauce de soja est à mes coquillettes : un condiment rigoureusement indispensable sans quoi la vie serait moins piquante et moins réjouissante.

Qu’importe ensuite que La prof donne des leçons particulières soit filmé à la truelle (les raccords lumières ne sont même pas faits lors de certains plans : le champ montre un plan très éclairé tandis que le visage d’Edwige en contrechamp est dans l’obscurité !) et d’une débilité sans nom (je ne sais pas si c’est parce que, pour la première fois, j’ai vu ce genre de film en VO mais il m’a paru moins épouvantable et je suis assez d’accord avec la saison cinématographique 78 pour dire que « le scénario (est) mieux construit que d’habitude » et que l’ensemble est meilleur –enfin, moins pire- qu’à l’accoutumé) ; qu’importe, disais-je : vous êtes là, Edwige ! Et votre présence suffit à nous combler…

 

PS : L’actrice a ses fans sur Dailymotion et You Tube. Je ne choisis pas le plus sexy des extraits disponibles mais je vous invite à aller découvrir la belle Edwige dans le film dont il a été question ici… (Attention ! Contenu explicite !)

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