Cinématon 701-720 (1986) de Gérard Courant

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Robert Ouellet Cinématon n°714

 

Mes aimables lecteurs me pardonneront le côté « people » de cette course mais, encore une fois, il faut leur signaler que l’étape du jour ne m’a pas permis de rencontrer d’illustres personnalités. Il est vrai que si le dispositif Cinématon est le même pour tout le monde et offre à chacun ses trois minutes et vingt secondes de célébrité, tout ne monde ne naît pas égal face à lui et une star a plus de chance, même sans rien faire, de capter l’attention qu’un illustre inconnu.

Certains parviennent pourtant à attirer l’attention. Le temps d’un portrait joué sur le registre de l’hystérie, l’artiste Maylis Bourdet (n°702) parvient à condenser toute une vie de femme : la séductrice (elle entame un mini et chaste strip-tease), la ménagère (elle lave convulsivement une assiette) qui finit par se battre avec son mari et le tuer. Elle achève sa course avec un voile de veuve sur la tête. Peut-on parler d’une vision lucide de la condition féminine ?

Après quelques portraits sans grand relief, Courant prend l’avion et retrouve le froid de Montréal.

Quelques Cinématons sous la neige glacent le sang du spectateur, au moment même où il savoure les premières douceurs du printemps.

Johanne Aubry (n°715) a l’air réfrigéré par un vent glacial tandis que Richard Clark (n°711) a la gentillesse de laisser Courant le filmer de l’intérieur, derrière une vitre. Du coup, il lance des boules de neige en direction de la caméra et profite de la buée pour écrire des messages aux spectateurs. 

Le froid ne fait pas peur au photographe Jacques Dufresne (n°713) qui pose, telle une rock star, au milieu d’une débauche de fumée (d’où sort-elle ? Fumigènes ?) avant qu’une jeune femme entre dans le champ et embrasse le bellâtre sur la bouche. Encore moins modeste (mais plus amusant), Robert Ouellet (n°714) finit déguisé en Christ ! Joli moyen de transformer ce cinémarathon en chemin de croix !

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