Cinématon 1141 à 1170 (1989-1990) de Gérard Courant

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Jean L'Anselme Cinématon n°1143

 

Après une courte pause que je me suis accordée le temps de ce week-end pascal, me voilà reparti sur les chemins de Cinématon. Ce fut agréable de reprendre la route et le parcours débuta de jolie manière. Nous croisâmes d’abord un tout jeune Pierre Carles (n°1141), époque Dechavanne je suppose, qui joue avec une diapositive (c’est dire si le portrait paraît antique !)

Ensuite, le journaliste Pierre Champetier (n°1142) effectue un numéro inimaginable de nos jours puisqu’il feuillette différents journaux (Le Figaro, France-Soir, Libération) et jette au fur et à mesure les pages de ces canards au gré du vent ! A l’heure de la honteuse propagande écologiste qui vise à culpabiliser et dresser (le verre dans la poubelle jaune, etc.) les individus sans remettre en question le système (je vous renvoie au livre de Riesel et Semprun Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable) ; ce portrait apparaît comme très « politiquement incorrect » (ceci dit, je ne cautionne pas le fait de balancer des papiers dans la nature).

C’est ensuite au tour du poète Jean L’Anselme (n°1143) de se faire filmer par Gérard Courant. Il adopte le dispositif imaginé par Georges Londeix en présentant de nombreux cartons à la caméra. Mais au lieu d’évoquer sa vie, il opte pour des aphorismes et des jeux de mots (laids) assez drôles. Le coureur de fond apprendra que Jean L’Anselme est un poète gai mais hétérosexuel et qu’en guise de dernières volontés, il souhaite une bonne bière avec beaucoup de mousse !

Le photographe Arnaud Baumann (n°1144) est le premier à utiliser un accessoire pourtant usuel : le papier toilette ! Il se saisit d’un rouleau et l’utilise pour s’emmailloter la tête. Une fois transformé en momie, il arrachera ces bandes afin de nous remontrer son visage.

 

Nous pensions que l’allégresse de ce départ allait se poursuivre mais ce fut la désillusion.

Les portraits qui suivirent furent relativement atones, notamment au cours d’un séjour marseillais qu’effectua le cinéaste à la fin de l’année 1989. Tout juste pouvons-nous signaler Nicole Corsino (n°1148) qui se barbouille le contour de la bouche avec son rouge à lèvres.

Le retour à Paris ne s’avère pas plus réjouissant même si Courant tente d’égayer notre course en filmant le bébé Margot Vaugeois (n°1158) qui dort du sommeil du juste, son biberon à la bouche.

 

Une fois de plus, le début de l’année 90 est marqué par des Cinématons tournés à la chaîne dans les locaux de Canal + et on peine un peu à distinguer. Seuls nous ont marqué les portraits de Marie Binet (n°1163) parce qu’elle est extrêmement photogénique et qui lui suffit de jouer avec ses cheveux pour capter l’attention et celui de Kiki (alias Kiki Picasso, n°1167) car il opte pour un Cinématon hystérique, roulant des yeux et ne cessant de s’agiter.

 

Pour terminer, évoquons le cas du mystérieux Cinématon d’Alain Lebris (n°1169). A vrai dire, je n’ai même pas regardé réellement son visage car à la droite de son visage  (notre gauche), nous apercevons quelque chose qui ressemble à un mollet poilu. S’agit-il du sien ? (Ce qui supposerait une maîtrise admirable de la contorsion !) De celui de quelqu’un d’autre ? Ou est qu’il ne s’agit tout simplement pas d’un mollet ? Nous pensions qu’il allait effectuer un mouvement nous permettant de comprendre la clé de cette énigme mais il nous laissera finalement dans le flou. C’est assez frustrant !

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