Cinématon 1201-1230 (1990) de Gérard Courant

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Laurence Arcadias Cinématon n°1220

 

Deux journalistes m’ont permis de débuter cette nouvelle étape de manière guillerette. Bertrand Renard (n°1203) est tellement actif devant la caméra qu’on a le sentiment d’un film en accéléré (la vitesse de défilement semble d’ailleurs plus rapide et ce n’est pas le premier Cinématon qui me donne cette impression) où il présente un certain nombre de titres de journaux à l’objectif.

Si pour son deuxième Cinématon, Dominique Païni avait choisi de remontrer des extraits de son premier portrait, Casa-Zsa (n°1204) opte pour se faire projeter sur le visage le Cinématon de Wim Wenders. Le résultat est assez beau.

Après cela, Courant va se rendre pour la première fois (du moins, c’est la première fois qu’il filme là-bas) au festival de Clermont-Ferrand. Il devait y avoir de l’ambiance lors de cette soirée où il va enchaîner 15 portraits car les premiers sont assez agités. Michel Roudevitch (n°1205) tente de boire son verre de vin avec une assiette sur le haut du crâne tandis que d’autres modèles masculins ne cessent d’aller et venir devant la caméra. Côté femmes, on se dandine devant l’objectif de Courant (Claire-Marie Magen, n°1206, Brigitte Sautter, n°1211) et l’on suppose qu’il devait y avoir de la musique au moment de ces tournages.

La fête a peut-être un peu trop tendance à s’éterniser et lorsque le cinéaste réalise ses derniers portraits (aux environs de 3h 50 du matin), les résultats sont un peu moins frais et pimpants.

 

1990 va également marquer le retour de Gérard Courant à Cannes après deux ans d’interruption. Rien de très marquant pour le moment, si ce n’est le joli portrait du peintre Stéphane Franck (n°1228) qui gonfle des ballons devant la caméra avant de les laisser échapper pour qu’ils partent dans tous les sens.

 

Entre ces deux festivals, une petite série de jolis portraits. Je me disais d’ailleurs que la célébrité ou le fait de « scénariser » son Cinématon n’étaient pas les seuls gages de réussite d’un film. Cette réflexion m’est venue en voyant le très beau portrait de Jean Riant (n°1223). En effet, je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam cet homme, il ne fait absolument rien devant la caméra et il va même jusqu’à cacher ses yeux derrière d’épaisses lunettes de soleil. Pourtant, le film est très beau, peut-être parce que le décor est beau (une belle demeure, des arbres, une rivière), que la lumière est belle et qu’il y a ce léger « tremblé » de la pellicule Super 8 que je trouve tout simplement magique.

Dans le même style, j’aime beaucoup le Cinématon tout simple de la très mignonne Agnès Debord (n°1222) qui pose sur un pont et jette des regards tout autour d’elle.

 

Deux cinématonés se sont véritablement distingués au cours de cette étape. La première, c’est Laurence Arcadias (n°1220) qui m’a bien fait rire en se camouflant le visage sous un sac poubelle qu’elle va peu à peu « ouvrir » aux endroits stratégiques (yeux, bouches, cheveux…) et maquiller de fort belle manière.

Le second, Olivier J. Schwengler (n°1224), a la bonne idée de se faire filmer... sur un manège (c’est original) et de trouver ainsi un moyen, après le train et le hors-bord, d’avoir son Cinématon « en mouvement ». Quand il a fini son tour, il montre à la caméra un carnet où est écrit le fameux aphorisme : « Je ne crois pas en l’au-delà mais j’emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange ».

Quelqu’un qui termine son portrait en citant Woody Allen ne peut pas être foncièrement mauvais !

 

NB : Notons que le livre de Gérard Courant consacré aux milles premiers Cinématons a du sortir à cette époque car deux ou trois modèles se font filmer avec l’ouvrage dans les mains.

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