Cinématon 1380-1400 (1990) de Gérard Courant

  http://www.gerardcourant.com/photos/cinematon/img/1388.jpg

Martine Paul-Kaan Cinématon n°1388

 

Tandis que l’opération « Les arts au soleil » suit paisiblement son cours, le coureur de fond (un peu fainéant ces derniers temps !) se laisse gagner par une certaine torpeur face à ces portraits d’illustres inconnus qui se succèdent.

Certains mettent à profit leurs trois minutes et vingt secondes de célébrité pour se servir un verre (le comédien et metteur en scène de théâtre Vincent Bady, n°1382, se descend un petit porto) ou manger un morceau. Je n’ai pas réussi à déterminer ce que mangeait avec ses baguettes le plasticien Claude Paul-Kaan, n°1389 mais il me semble qu’un autre artiste (Philippe Untersteller, n°1391) engouffre un certain nombre de raviolis. Comme Jacques Monory, ce dernier joue d’ailleurs à poser sur un fond blanc avec un tee-shirt blanc, ce qui produit, au final, un effet assez intéressant.

 

A l’occasion de ce séjour estival dans l’Ouest de la France, Gérard Courant est repassé, tel Charles Martel, par…Poitiers. Afin de ménager les susceptibilités de nos amis poitevins, je soulignerai cette fois la sobriété de leurs performances (au risque même d’une certaine fadeur, mais on va dire que je ne suis jamais content !), même si Jacques Develay (n°1385) qui ouvre le bal a parfois un regard de fou furieux.

 

Les portraits qui ont le plus attiré mon attention durant cette étape furent ceux qui baignèrent dans une jolie lumière. Celui de l’artiste plasticienne Martyne Paul-Kaan (n°1388) ne manque pas de charme d’autant plus que la modèle pose avec un oiseau (une colombe ?) sur l’épaule. J’aime également beaucoup celui de l’auteur, comédien et metteur en scène Jean-Yves Lissonnet (n°1394) qui avance et recule doucement afin que la lumière du soleil et les ombres marquées modulent son visage. Le résultat est assez beau.

 

Pour conclure, avouons que le « cinématon » qui a le plus piqué ma curiosité est, de loin, celui d’Alain Fleig (n°1390). Aussi sobre soit-il, le photographe fut la seule personnalité rencontrée du jour que je connaissais un peu et, coïncidence heureuse, il se trouve que j’ai dégotté il y a peu (à Paris) son pamphlet Lutte de con et piège à classe qui m’a l’air franchement youpitant. Il fallait donc saluer à sa juste mesure cette confrontation impromptue…

 

NB : Parce qu’il est bon de se sentir moins seul, signalons que l’ami Ed consacre une très belle note au cinéma de Gérard Courant en général et aux « Cinématons » en particulier. C’est ici.

Retour à l'accueil