Y-a-t-il un flic pour sauver la reine (1988) de David Zucker avec Leslie Nielsen, OJ.Simpson

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En 1982, dans le cadre de la série Police Squad (que je n'ai toujours pas vu mais ça ne saurait tarder), la joyeuse équipe de Y-a-t-il un pilote dans l'avion ? (Jim Abrahams et les frères Zucker) va donner naissance à Frank Drebin, flic maladroit et gaffeur mais aussi tout simplement l'un des plus beaux personnages burlesques nés sur grand écran depuis l'inspecteur Clouseau de Blake Edwards.


Pour ses premières aventures sur grand écran, Drebin est chargé de protéger la venue de la reine d'Angleterre, menacée par un homme d'affaires véreux (Vincent Ludwig) qui est pourtant chargé d'organiser sa venue.

Comme dans la plupart des films du trio « ZAZ », le scénario importe peu et c'est la succession des gags qui emporte le spectateur. Mais pour être tout à fait franc, l'humour absurde et « hénaurme » qu'ils ont quasiment inventé et généralisé au cinéma a été tellement usé jusqu'à la corde (j'ai vu récemment par bribes le pénible RRRrrr !!! de Chabat : ça ne fait vraiment pas envie !) que j'avais peur d'être déçu en revoyant ce film.

Or force est de constater que l'ensemble tient encore fort bien la route.

 

Étant donné que le principe de ce burlesque est le mitraillage tout azimut, il est évident que certains gags tombent à l'eau et que tout n'est pas du même tonneau. Mais lorsque ça fonctionne, c'est tout simplement hilarant. Même si elle n'est pas très fine, la fameuse séquence où Drebin, au moment d'une conférence de presse, s'en va discrètement aux toilettes alors qu'il a oublié son micro dans sa poche est à pleurer de rire.

De la même manière, les enchaînements de catastrophes qu'il provoque fonctionnent parfaitement sur le principe de l'accumulation et du « plus c'est gros, meilleur c'est ». Il faut voir les deux séquences chez Ludwig où Drebin se débat dans un premier temps avec des piranhas belliqueux puis, dans un deuxième temps, revient discrètement sur les lieux pour chercher des informations confidentielles mais où sa maladresse lui fera tout casser et provoquer un incendie...

 

En revanche, le film est moins « parodique » que certaines œuvres des ZAZ. Les cinéastes se moquent de relatives nouveautés de l'époque, que ce soit l' Airbag ou les clips de MTV (la séquence cucul à souhait où notre flic court au ralenti sur une plage avec sa nouvelle fiancée et rentre dans un autre couple). On saisit également quelques clins d’œil aux classiques du film noir avec le héros qui marche dans la nuit tandis qu'une voix-off égrène ses pensées. Mais cette fois, ses pas le conduisent à sauter à la marelle et à se retrouver paumé hors de la ville ! Mais on ne reconnaît pas (ou alors je n'ai pas fait le lien direct) de citations directes de films déjà existants.

 

Une des forces du film, c'est également la performance du génial Leslie Nielsen qui parvient à être drôle sans arrêt sans jamais forcer la note et en gardant toujours, au contraire, son imperturbable sérieux (rien de plus désagréable que les acteurs qui surjouent le « comique »). Ce personnage provoque les catastrophes en chaîne mais sans en avoir confiance. Et le cinéaste d'en rajouter dans les gags récurrents (la manière très particulière qu'a le flic à de se garer en emboutissant tout ce qui se trouve aux alentours) et les jeux de mots foireux.

 

Sans être aussi délirant que Y-a-t-il un pilote d'avion ? (sans doute le chef-d’œuvre du trio), ce Y-a-t-il un flic pour sauver la reine? est un très agréable jalon de ce cinéma absurde et énorme des ZAZ : souvent imité, jamais égalé...

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