The amazing Spider-Man 2 (2013) de Marc Webb avec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx (Editions Sony Pictures). Sortie le 3 septembre 2014

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Faut-il encore préciser que les films de super-héros ne sont pas ma tasse de thé ? Que j'ai du mal à me passionner pour des types asexués qui mettent un collant pour sauver la planète et qui échappent à tous les dangers imaginables ?

Vous me rétorquerez que ce genre de film ne s'adresse pas à moi mais aux ados du monde entier, avides de sensations fortes, de spectacles démesurés et de pop-corn. Vous n'aurez pas totalement tort mais, à ma grande surprise, il se trouve que j'ai vraiment bien aimé les deux premiers Spider-man réalisés par Sam Raimi. Outre la réalisation inspirée, j'avais apprécié cette manière qu'avait le cinéaste de lier la découverte des supers-pouvoirs de Peter Parker à la mue de l'adolescence. La première toile d'araignée projetée par le jeune homme évoquait irrésistiblement une première branlette et Raimi jouait de manière subtile sur l'image du super-héros comme projection de l'adolescence désireuse de conquérir le monde.

Je n'ai cependant suivi la saga que de loin, loupant le troisième volet (toujours signé Raimi) et en m'abstenant d'aller voir The amazing Spider-man, premier épisode d'une saga relancée par Marc Webb.

Ce fut sans doute un tort dans la mesure où ce deuxième volet ne semble s'adresser qu'aux initiés. Spider-man lutte toujours contre la criminalité à New-York en agrémentant chacun de ses exploits d'un bon mot ou d'un trait d'humour qui déleste d'emblée le film de tous véritables enjeux dramatiques.

Je me disais en voyant ce film que quelque chose avait décidément changé dans la conception du cinéma hollywoodien industriel. On va croire que je me lamente encore sur le « bon vieux temps » et que je refuse de vivre avec mon époque (ce qui n'est peut-être pas totalement faux mais j'assume) mais il me semble qu'il y avait autrefois une volonté de construire un récit et de ménager des moments plus calmes pour mieux préparer les scènes spectaculaires comme autant de « climax » attendus, espérés ou craints. Désormais, il faut que tout soit sur l'écran dès les premières minutes et, comme dans le cinéma pornographique, il faut offrir aux spectateurs ce qu'ils sont venus voir toutes les dix minutes (des effets-spéciaux, du son et lumière bruyant, de la pyrotechnie à gogo...). Du coup, je m'ennuie dès les premières minutes du film parce que je ne crois pas aux personnages (je n'ai pas eu le temps de m'identifier à eux, de les connaître et de m'attacher puisqu'on est immédiatement propulsé au cœur de l'action) ni même aux situations (il n'y a plus besoin de cinéma puisque tout (ou presque) a été recréé par ordinateur!) qui donnent parfois l'impression de contempler quelques avatars de jeux vidéos débilitants se taper sur la tronche !

 

La réalisation de Marc Webb est assez calamiteuse puisqu'on ne parle plus ici de mise en scène, de montage, de découpage, de raccords mais d'une succession de plans dopés aux amphétamines avec une caméra qui tremble pour tenter de faire oublier qu'elle ne représente aucun point de vue et que sa seule agitation tient lieu de « rythme ». Du coup, on se désintéresse assez vite de cette quête des origines de Peter, de son combat contre le méchant Electro (Jamie Foxx) et de son histoire d'amour compliquée avec Gwen (Emma Stone).

 

Par ailleurs, une des faiblesses de The amazing Spider-man 2 tient à sa distribution. Si Jamie Foxx tire son épingle du jeu, le couple vedette n'a pas le charme du duo Tobey Maguire/ Kirsten Dunst. Emma Stone est fadasse à souhait et ne se distingue aucunement de toutes les petites starlettes blondes insipides que nous proposent régulièrement Hollywood tandis qu'Andrew Garfield manque cruellement de charisme et joue comme une savate.

 

Reste alors un grand son et lumière où se succèdent explosions, accidents spectaculaires, sauts dans le vide (sans doute pour le côté « grand huit » que doit apporter la 3D) et acrobaties en tout genre. Sans doute est-ce une erreur de ma part (je me fie en grande part aux bandes-annonces que je peux voir car je vais rarement découvrir ce type de blockbusters en salles) mais j'ai l'impression qu'il s'agit de la morne routine d'un certain cinéma industriel qui n'a plus rien d'autre à proposer que de la poudre aux yeux et des récits formatés pour plaire à un public adolescent (donc sans sexe et sans violence).

 

Inutile de préciser que je trouve ça laid, tapageur et sans le moindre intérêt...

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