Comme chaque année, notre ami Ludovic nous a concocté un de ces questionnaires dont il a le secret. Malgré la difficulté de l'exercice, je me lance. N'hésitez pas à faire pareil...

 

1) Avez-vous déjà accroché chez vous une affiche de film ?

 

Ah oui, énormément. Si je me souviens bien, je crois que la première était celle de La revanche de Freddy (Jack Sholder. 1985). J’ai ensuite tapissé les murs de ma chambre d’affiches grandes ou petites. Je me souviens de celle de The Wall (Alan Parker), des Incorruptibles (Brian de Palma) mais aussi de Coups de feu sur Broadway (Woody Allen), J’entends plus la guitare (Garrel) ou encore… On se calme…et on boit frais à Saint-Tropez (Max Pécas) ! 

  freddy.jpg

  2) Quelle affiche, placardée à l'intérieur d'un film, préférez-vous ?

 

Pas de véritables préférences. Simplement le souvenir le plus proche : l’affiche d’Hiroshima mon amour (Resnais) dans Vous n’avez encore rien vu (Resnais). Comme un clin d’œil rétrospectif sur une carrière en train de se boucler.

 

3) Avez-vous une salle de cinéma régulière ?

 

 Le cinéma Eldorado, à Dijon, depuis que j’ai 18-19 ans.

 

4) Quelle salle de cinéma, présente dans un film, préférez-vous ?

 

Excellent souvenir de la salle des Sièges de l’Alcazar de Luc Moullet, film vu avec mes camarades Vincent, Edouard et Joachim.

 

5) Avez-vous un souvenir marquant dans une salle de cinéma, n’ayant pas de rapport avec le film projeté ?

 

Peut-être le brouhaha incessant qui régna au cours de la projection de Freddy 3 : les griffes du cauchemar (Russell – 1987) que j’allai voir après avoir passé le brevet des collèges. Est-ce à ce moment que naquit en moi la haine des meutes et de la promiscuité ?

 

6) Avez-vous déjà assisté à un tournage ?

 

Si on excepte un court-métrage tourné à Dijon, j’ai pu assister, sur la Croisette, au tournage de quelques scènes de La cité de la peur avec Alain Chabat (Berbérian-1994)

 

7) Qu’avez-vous filmé dont vous soyez le plus satisfait ?

 

J’ai très peu filmé et rien dont je puisse me souvenir avec satisfaction.

 

8) Avez-vous une anecdote véridique à nous conter, vous mettant en scène avec une personnalité du cinéma ?

 

J’évoquerai sans doute un jour une belle soirée où Alain Cavalier me parla du « veau Orloff » de sa mère et où je fus très fier d’apprendre que Joseph Morder avait lu et apprécié mes articles le concernant.

Pour l’heure, je me souviens aussi de ce moment où, en ouvrant la porte des toilettes du cinéma, je me retrouvais nez-à-nez avec Emmanuel Mouret, un peu embarrassé tous les deux, ne sachant ni l’un ni l’autre qui devait entrer ou sortir.  Ce qui m’a fait sourire dans cette anecdote, c’est que j’en ai vu une semblable sur l’écran quelques minutes après au cours de la projection de Changement d’adresse

 

9) Quelle personnalité du cinéma aimeriez-vous rencontrer pour nourrir une telle anecdote ?

 

Chaque rencontre avec une personnalité du cinéma est enrichissante. Cependant, j’ai presque envie de citer Virginie Ledoyen car elle devait venir présenter à Dijon La fille seule (Jacquot, 1995) mais la rencontre a été annulée pour cause de neige. Depuis, je hais la neige.

 

10) Quel est le personnage cinématographique le plus proche de ce que vous êtes, ou de ce que vous avez été ?

 

Pendant longtemps, je me suis identifié au « héros » d’un film que je n’aime pas beaucoup de Philippe Harel : L’histoire du garçon qui voulait qu’on l’embrasse. Dans le genre timide et emprunté, je préfère désormais le personnage incarné par Vincent Macaigne dans Le naufragé et Un monde sans femmes de Guillaume Brac. Mais ce personnage est désormais assez loin de moi…

 

11) Avez-vous une quelconque ressemblance physique avec une actrice ou un acteur ? 

 

Récemment, un étudiant m’a dit que je ressemblais à Jimmy Somerville. Et il se trouve (je l’ignorais) que ce chanteur a aussi fait du cinéma. Alors…

 

12) Apparaissez-vous réellement dans un film ?

 

Dans La cité de la peur mais une demi-seconde (silhouette), un court-métrage intitulé Ceci est un homme (Bénédicte Portal. 2006) (figuration) et dans 8 films de Gérard Courant. J’apparais dans 5 de ses séries (Cinématon, Couple, Portrait de groupe et deux fois dans la série Cinéma –le n°59 à Dijon et le n°61 à Nice-) et dans trois Carnets filmés (Carnet de Nice, Veni, vidi, vici et Cœur d’automne en Bourgogne)

 

13) Quel regard-caméra vous a le plus touché ?

 

Celui de l’héroïne du magnifique Moment (1968) de Stephen Dwoskin

 

14) quelle séquence en caméra subjective vous a le plus marqué ?

 

L’ouverture d’Halloween de Carpenter, peut-être. Le cinéma d’horreur use et abuse de la caméra subjective. Finalement, je me demande si je ne préfère pas la semi-objectivité de l’étonnant Angst de Gérald Kargl où nous sommes toujours dans la tête du tueur sans le recours de la caméra subjective.

 

15) Existe-t-il un remake que vous appréciez ?

 

Le Psychose de Gus Van Sant n’est pas mauvais et j’attends avec impatience le remake de Crime d’amour d’Alain Corneau par Brian de Palma (Passion). Mais les plus satisfaisants sont sans doute Le secret magnifique et Mirage de la vie de Douglas Sirk, remakes très supérieurs aux originaux de John Stahl.

mirage-de-la-vie.png

16) Un que vous détestez ?

 

A peu près tous les remakes des grands classiques de l’horreur des années 70 (La colline à des yeux, Massacre à la tronçonneuse…), l’immonde Frankenstein de Branagh, et les « classiques » de la comédie française revus par Hollywood (Les visiteurs en Amérique, Trois hommes et un bébé, Two much, etc.)

 

17) Quelle est votre image ou séquence favorite parmi celles faisant allusion, au sein d’un film, à un autre film ?

 

Il doit y en avoir énormément mais peut-être ce moment poignant où Anna Karina pleure devant La passion de Jeanne d’Arc de Dreyer dans Vivre sa vie de Godard.

vivre-sa-vie-godard-1962-update.jpg

18) Citez votre scène préférée parmi celles utilisant un miroir

 

L’inconvénient avec ce genre de questionnaire, c’est que les images ne reviennent pas immédiatement alors qu’on sait qu’il y en a des centaines ! Celle qui me vient néanmoins à l’esprit, c’est ce moment où Laura Harring, amnésique, voit dans un miroir l’affiche de Gilda (tiens, une autre belle utilisation d’affiche dans un film !) et décide de se nommer Rita. Nous sommes, bien entendu, dans Mulholland drive de David Lynch.

mulholland-dr-.jpg

19) Avez-vous le souvenir d'une apparition involontaire de l'équipe de tournage à l'image ?

 

Quelqu’un a déjà cité Sacré Graal de Gilliam et Jones mais c’est une apparition volontaire. Pour ma part, je me souviens de toute l’équipe de De Palma se reflétant dans la vitre d’une voiture dans Les incorruptibles. Récemment, j’ai repéré qu’on apercevait également la caméra dans une vitre au début des Demoiselles de Rochefort, quand un ample mouvement à la grue part de la place où se sont installés les forains et nous conduit à la chambre des sœurs jumelles…

 

20) Quelle est votre préférence parmi les actrices/acteurs ayant joué plusieurs rôles dans le même film ?

 

En vrac : Peter Sellers (Docteur Folamour), Kim Novak (Vertigo), Patricia Arquette (Lost Highway), Naomi Watts et Laura Harring (Mulholland Drive).

 

21) Quel est pour vous le meilleur interprète d’un personnage traité à plusieurs reprises dans l'histoire du cinéma ?

 

Je n’arrive pas à décider qui fut le meilleur interprète de Dracula : Bela Lugosi ou Christopher Lee ?

 

22) Parmi les cinéastes ayant fait l’acteur chez les autres, qui mérite d'être retenu ?

 

Welles et Von Stroheim, bien entendu. Mais aussi Chabrol chez Zucca (Alouette, je te plumerai). Mais que dire des acteurs qui devinrent réalisateurs par la suite (Gérard Blain, Charles Laughton, Clint Eastwood ?)

 

23) Quelle apparition d’un réalisateur dans son propre film vous semble la plus mémorable ?

 

Ma préférence va assurément aux grands corps burlesques de l’histoire du cinéma : Keaton, Chaplin, Woody Allen, Nanni Moretti et Joao César Monteiro. Oui, Jean de Dieu dans La comédie de Dieu et Les noces de Dieu est peut-être le personnage le plus mémorable incarné à l’écran par un acteur-réalisateur.

Comedie_de_Dieu_1995_Comedia_de_Deus_1.jpg

24) Quel est à vos yeux le plus grand film sur le cinéma ?

 

Sans grande originalité, Le mépris de Godard et, de manière indirecte, Mulholland drive de Lynch.

Retour à l'accueil