Puppet Master (1989) de David Schmoeller avec Paul le Nat, Irène Miracle, Barbara Crampton. (Editions Artus Films) Sortie le 18 août 2013

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Découvrir Puppet Master aujourd'hui, c'est se replonger dans les films d'horreur improbables qui bercèrent mon adolescence. Je n'avais jusqu'à présent vu aucun film de David Schmoeller mais ce cinéaste signa plusieurs titres pour le mythique producteur Charles Band, fondateur de la société Empire qui se spécialisa dans la confection d’œuvres destinées directement au marché de la vidéo. Mais on lui doit quelques « classiques » du cinéma d'horreur des années 80, en premier lieu les films de Stuart Gordon : Ré-animator, From Beyond ou encore Dolls.

C'est d'ailleurs à ce dernier titre que se rattache directement Puppet Master, premier volet d'une série promise à une étonnante longévité (j'ai découvert que la saga comptait à ce jour onze épisodes!) puisque le danger ne vient plus de poupées de cire mais de marionnettes à qui un maître a insufflé la vie.

 

La séquence qui ouvre le film est très prometteuse : le montage habile, la photographie soignée, les mouvements de caméra efficaces (depuis Evil Dead, les travellings à ras du sol fonctionnent toujours bien) et des effets-spéciaux artisanaux (signés Dave Allen) en stop-motion très réussis. Dans un bonus assez passionnant, Francis Barbier souligne le fait que Puppet Master a été pensé en terme cinématographique même s'il est sorti immédiatement en vidéo. D'où la beauté de certaines séquences oniriques que l'on retrouve dans le film de Schmoeller. Mais n'allons pas trop vite.

 

Après ce prologue situé en 1939 dans un hôtel à Bodega Bay (clin d’œil à Hitchcock), le film débute réellement lorsque quelques individus dotés de pouvoirs de magiciens se retrouvent dans ledit hôtel pour percer le secret d'André Toulon, le fameux « Puppet Master ».

Avouons que, dès lors, le bât blesse un peu : le scénario est un peu trop abracadabrant et la construction du récit un peu trop brouillonne pour captiver sans arrêt. Les scènes d'attaques des marionnettes fleurent bon la série B nécessiteuse d'antan et malgré des effets-spéciaux parfois saisissants (un des petits pantins sectionnent efficacement trois doigts au méchant de l'histoire), on sourit face aux maladresses de la mise en scène.

 

Ces réserves posées, le film contient aussi de belles choses. L'un des personnages de magicien est doté du pouvoir de faire des rêves prémonitoires. Du coup, ses songes nous valent quelques très belles séquences, en particulier une qui revient de manière récurrente et qui se déroule dans une pièce toute blanche où une femme et un homme masqué dansent ensemble. Lors de ces passages oniriques, Schmoeller soigne particulièrement sa mise en scène (cadrages, éclairages...) et parvient à créer une atmosphère envoûtante. On flirte avec le surréalisme lorsque apparaissent également des cadavres ensanglantés ou des visions cauchemardesques de têtes décapitées et posées sur le lit du rêveur.

 

On regrette que le cinéaste n'ait pas opté pour cette pente onirique et qu'il se raccroche trop souvent à un scénario un peu trop brinquebalant. Mais l'ensemble se regarde sans déplaisir et offre au cinéphile un petit plaisir coupable : celui de voir le temps d'une courte scène la délicieuse Barbara Crampton qui nous fit tant fantasmer dans notre jeunesse (la petite blonde attachée nue sur une table d'opération et subissant les assauts libidineux d'un mort-vivant tenant sa tête à bout de bras dans Ré-animator, c'était elle!)

 

Je doute que les films suivants soient aussi intéressants mais nous vous en reparlerons prochainement...

 

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