Cinéma(ra)t(h)on : J-113
Cinématon 2641-2670 (2012) de Gérard Courant
Finalement, ce « cinémarathon » aura été ma guerre du Vietnam ! Il y a maintenant près de cinq ans, je partis la fleur au fusil vous annonçant gaiement mon intention de venir à bout du « film le plus long du monde » en quelques mois. Après un départ tonitruant, les événements se sont bousculés dans mon existence (pour le meilleur, d'ailleurs!) et je me suis embourbé, laissant s'espacer les séances cinématonesques, abandonnant peu ou prou le visionnage de cette hallucinante et indispensable collection de visages. Pourtant, je suis persévérant et même si ça doit prendre dix ans (d'autant plus que Gérard Courant filme plus vite que son ombre!), je parviendrai au bout de ma tâche.
Pour fêter les (quasi) cinq ans de cette aventure, je me suis lancé hier dans une nouvelle étape. Sans entraînement, le choc a été un peu brutal et il s'agit sans doute de l'étape la plus ennuyeuse qu'il m'ait été donnée d'effectuer.
Après deux portraits tournés à Pise, dont l'un du compositeur et musicien Pascal Pistone (n°2642) qui montre à la caméra le CD de Clémence Savelli (Le Cri) auquel il a participé, Gérard Courant nous emmène une fois de plus à Dubaï où il va filmer, une fois de plus, tous les employés (entre autres) du festival. Pour être tout à fait franc, si le cinéaste avait filmé des statues de pierre, le résultat aurait été sensiblement le même tant la plupart des modèles ne font strictement rien.
Alors on se console comme on peut : on décerne à la finlandaise Marianne Helén (n°2646) la médaille de la plus jolie muse de l'étape, on se dit que le téléphone portable est décidément le fléau de ce siècle lorsque la pakistanaise Sara Bari (n°2649) l'utilise pendant tout son film.
A la mi-parcours débarquent des photographes qui exhibent à l'écran leurs gros appareils : l'indien Ashok Verma (n°2653) et le palestinien Mohammed Qabbura (n°2654). En voyant ce dernier, on se plaît à reconstituer les étapes de son existence. On imagine une adolescence difficile à cause de l’acné (il garde des traces de « petite vérole ») et la volonté, du coup, de se conformer ensuite à tous les canons de la mode en vigueur actuellement : barbe de trois jours savamment taillée, lunettes de soleil d'une célèbre marque, boucle d'oreille et la fameuse (mais d'où vient cette mode?) petite entaille dans le sourcil...
Pour être honnête, je n'arrive même plus à souvenir quels furent les deux modèles qui prirent Gérard Courant en photo, l'une avec son portable, l'autre avec sa tablette !
On verra par la suite, trois cinéastes émiratis posant devant les sponsors du festival, un cinéaste jordanien qui a un faux air de Philippe Garrel (Amr Abdelhadi, n°2666) et une comédienne (également réalisatrice) libano-allemande (ça se dit?) Myrna Maakaron (n°2668) qui montre à la caméra une carte avec le fameux cèdre libanais et des photos de ses enfants.
Bref, une course à Dubaï sans grand relief et qui s'annonce encore assez longue...