Cinéma(ra)t(h)on : J-124
Cinématon 2821-2835 (2014) de Gérard Courant
Un an ! Cela faisait un peu plus d’un an que j’avais abandonné (provisoirement) ma course cinématonesque ! Par manque de temps, par paresse et sans doute pour d’autres raisons. Il fallait donc bien que je me décide enfin à rechausser mes lunettes (si j’ose dire !) et me remette à cette course d’endurance. Lorsqu’on reprend l’exercice, il faut y aller progressivement et éviter le point de côté. C’est donc à une petite étape que je vous convie aujourd’hui avec un départ chez l’incontournable Alain Paucard et un portrait neutre (le modèle ne fait strictement rien) semblable à de centaine d’autres. Pourtant, le comédien Jean-Sébastien Richard (n°2821) introduit pour la première fois (sauf erreur) un accessoire jamais vu jusqu’à présent dans Cinématon : la cigarette électronique. Après un saut de puce à Montreuil chez Gérard Courant en compagnie de la ravissante Marina Vinyes Albes (n°2822) qui parait très nerveuse devant les archives Super 8 du cinéaste (elle ne cesse de gigoter, de se retourner et de jouer avec sa médaille), nous voilà partis à Toulouse pour le Fifigrot millésime 2014.
Ce festival grolandais reste toujours une occasion inespérée d’immortaliser des grandes personnalités. Cette fois, c’est un Joël Séria (n°2825) mi étonné, mi blasé que croque Gérard Courant le temps d’un portrait assez beau : à l’instar de certains grands cinéastes, l’auteur des Galettes de Pont-Aven dégage une aura qui le dispense de faire quelque chose devant la caméra puisque sa simple présence suffit. On reconnaît également Denis Robert (n°2827) qui a l’air d’avoir chaud, qui commence par dissimuler son visage derrière ses mains avant de s’approcher de la caméra puis de se demander dans quel traquenard il est tombé.
Après Brigitte Lahaie, Sylvia Bourdon ou encore Elodie, Gérard Courant peut s’enorgueillir d’avoir accroché un nouvel acteur venu du cinéma porno à son tableau de chasse avec Hervé Pierre-Gustave (n°2830), aka HPG. Celui-ci, de trois quart profil la plupart du temps, ne fait rien mais il se dégage quelque chose d’assez beau de ce portrait granitique où le modèle, très pensif, pourrait faire songer à une sculpture de Rodin.
Dernière « vedette » de l’étape, l’écrivain Jean-Bernard Pouy (n°2834) qui boit (a priori, un verre d’eau), fait quelques mimiques devant la caméra (il gonfle ses joues comme s’il allait exploser) ou joue avec ses lunettes.
On pourra le constater, la course fut (surtout au départ) très masculine. Heureusement qu’arrive une souriante marionnettiste, Lili Fourchette (n°2829) qui nous propose une jolie démonstration de son travail avec un petit accessoire puis la très belle Gwenaëlle Baïd (n°2831) qui boit (a priori, un verre de bière), se cache derrière un mouchoir et tire la langue à l’impassible cinéaste.
Pour finir, un cas un peu extrême avec Philippe Barassat (n°2833) qui se fait filmer devant une terrasse. Aussi sympathique soit l’auteur du mythique Nécrophile, je dois avouer que c’est la première fois où je n’ai regardé que l’arrière-plan du Cinématon : l’agitation des groupes d’individus vaquant à leurs occupations ou encore cette femme débarquant dans le champ et allant discuter (de quoi ?) avec un homme attablé. Ils semblent échanger leur numéro de téléphone et cette inconnue (?) sort un moment du champ pour aller chercher une chaise et s’installer à côté de son interlocuteur. Ou comment un simple portrait se transforme en véritable superproduction pleine de mystères…