La Vallée de la mort (1982) de Dick Richards avec Paul Le Mat, Catherine Hicks (Editions Elephant Films)

© Elephant Films

© Elephant Films

Contrairement aux précédents films chroniqués, je n’avais jamais entendu parler de ce titre ni même du cinéaste Dick Richards qui réalisa pourtant un polar d’après Chandler avec Robert Mitchum et Charlotte Rampling (Adieu ma jolie) et Il était une fois la légion, un film de guerre au casting hautement improbable puisqu’on y retrouve Gene Hackman, Terence Hill, Catherine Deneuve, Max Von Sydow et… Rufus !

Death Valley débute un peu comme Le Beau-père puisque Billy, un petit garçon dont les parents se sont séparés, se rend à l’Ouest des Etats-Unis pour une excursion dans la « Vallée de la mort » en compagnie de sa mère et de son futur beau-père qui essaie de « l’apprivoiser ». Mais cette fois, l’horreur ne viendra pas de la cellule familiale mais bel et bien de « l’extérieur » avec un tueur rodant dans la région où la famille a fait escale.

On pense au départ à Duel ou à Enfer mécanique puisque l’arrivée sur une route déserte d’une inquiétante voiture est accompagnée par des nappes sonores (notes basses tenues, irruption de cordes stridentes…) assez tonitruantes. Il s’agit d’une fausse piste mais le spectateur est d’ores et déjà convaincu que le film ne va s’appuyer que sur de gros effets soulignés. La musique, donc. Puis deux égorgements un peu sanglants (quoique peu réalistes) dans une caravane. Et une course-poursuite entre le tueur et Billy pour des raisons qui nous échappent un peu. Certes, le gamin a trouvé un pendentif sur les lieux du crime mais il n’a pas vu le coupable et lorsque le shérif est à son tour dessoudé, on ne comprend pas très bien l’acharnement du tueur puisqu’il est totalement inidentifiable par Billy.

Vous allez me dire, et vous n’aurez pas tort, qu’il faut bien un peu de matière pour que le film puisse exister. C’est à cela que s’attèle Dick Richards et d’ailleurs, soyons honnête, s’il n’a rien d’un grand cinéaste, il possède un certain métier qui nous préserve de l’ennui (globalement).

Le problème vient d’un scénario assez mal construit qui multiplie les invraisemblances et les fausses pistes. On se demande, à un moment donné, si le cinéaste ne va pas emprunter la voie de Wes Craven dans La colline a des yeux en confrontant le jeune citadin new-yorkais à la sauvagerie de l’Ouest profond. Mais en dépit d’un décor folklorique de far-West, Dick Richards ne fait pas grand-chose de cette opposition. L’identité du tueur ne fait jamais grand doute et la « surprise » finale est assez médiocre et terriblement mal filmée (des ralentis hideux). De plus, les acteurs ne sont pas très bons, particulièrement Pat Le Mat (le beau-père) qui a le charisme d’un salsifis.

Reste alors une petite série B horrifique assez banale et peu inspirée qui pourra éventuellement tenter les nostalgiques des années 80 pas trop regardants…

Retour à l'accueil