Cinématon n°2971-2985 (2017) de Gérard Courant

Myrtile Chartuss- Cinématon n°2977

Myrtile Chartuss- Cinématon n°2977

Nouvelle étape de notre marathon cinématonesque qui a débuté par un portrait « au ralenti ». En effet, l'écrivain désinvolte Bertrand de Saint Vincent (n°2971), chapeau sur la tête et élégance altière, présente à la caméra de Gérard Courant une série de mots sur des bouts de papier afin de former la phrase suivante : « et vous trouvez ça drôle ? ». La réponse est « oui » ou, du moins, le spectateur trouve l'exercice plutôt réussi.

Profitant des premiers rayons de soleil d'avril, la cinéaste Michèle Collery (n°2973) pose depuis un balcon à Paris (le sien?), se protège les yeux avec des lunettes de soleil avant de finir son portrait en sortant un appareil photo pour immortaliser son « filmeur ».

Cinématon peut-il nous réserver des expériences « mystiques » ? On peut se poser la question devant le beau visage de la cinéaste Paola Rima Melis (n°2974) car la jeune femme pose devant un mur blanc, porte un habit blanc et semble évoluer dans un univers abstrait. Et comme le hasard fit bien les choses en coordonnant ce film avec la reprise d'Alleluia par Jeff Buckley, j'eus l'impression de voir un ange tombé du ciel.

Début mai 2017 : nouvelle soirée chez Paucard et le sentiment de voir des modèles très fatigués. Emmanuelle Laurent (n°2975), psychanalyste et vidéaste, un verre de vin à la main (forcément!), se frotte longuement les yeux et semble ne pas avoir dormi depuis trois nuits. Son comparse écrivain Gérard Pussey (n°2976) joue également sur le même registre, une main sous le menton soutenant sa tête et semblant lutter pour ne pas fermer les yeux (ce qui arrive à certains moments).

La comédienne, auteur, vidéaste et artiste polymorphe Myrtille Chartuss (n°2977) semble ravie d'être devant la caméra. Après avoir photographié Gérard Courant avec son i-phone, elle élabore tout un petit jeu savant avec son doigt qu'elle balade autour de son visage en le suivant des yeux. Le jeu se poursuit jusqu'à la fin du portrait, mais cette fois avec ses mains.

 

Peut-on définir des caractères nationaux rien qu'en regardant le Cinématon ? Le dispositif est sans doute trop singulier pour qu'il soit révélateur et c'est tant mieux car nous dirions autrement que nos amis portugais ne sont pas souriants pour un sou ! En effet, au début de l'été 2017, Gérard Courant est invité à Lisbonne dans le cadre d'un festival. Il filme de nombreuses personnes gravitant autour de la Cinémathèque (programmateurs, directeur, critique...). La plupart des cinématonés affichent un visage austère et assez immobile, à l’exception du plus enjoué Pedro Miguel Fernandes (n°2980). On repère également une recrudescence des fumeurs, espèce en voie de disparition depuis quelques années dans ce film (Nuno Rodriguez, n°2978, Manuel Mozos, n°2982, Juan Pedro Bénard, n°2985).

Comme la plupart de ces modèles ne font strictement rien, on en profite pour regarder l'arrière-plan, surtout lorsqu'il est composé d'une étagère de livres comme dans le « cinématon » du directeur de la Cinémathèque portugaise José Manuel Costa (n°2983) qui nous permet d'apercevoir des ouvrages consacrés à Buñuel, Roger Corman et Douglas Sirk.

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