Delitto in via Teulada (1980) d'Aldo Lado avec Auretta Gay

Visage(s) du cinéma italien : 68- Aldo Lado

C'est avec une œuvre très mineure que nous aborderons la carrière d'Aldo Lado. À l'origine, Delitto in via Teulada a été tourné pour la RAI, diffusé sous forme de vignettes de cinq minutes. Vu dans sa continuité, le film dure un tout petit peu plus d'une heure et s'inscrit dans un filon où Aldo Lado s'est illustré naguère : le giallo. On doit en effet au cinéaste l'excellent Je suis vivant ! et, surtout, l'une des perles du filon : Qui l'a vu mourir ? Si les règles sont respectées ici, c'est peu dire que le cœur n'y est plus vraiment.

Le film débute par une femme qui se fait violemment poignarder. Mais un mouvement de caméra nous révèle que nous sommes sur un plateau de la télévision et que ce que nous avons vu jusqu'à présent relève de la fiction. Très vite pourtant, des meurtres vont réellement avoir lieu dans les studios, et une jeune femme aveugle va être, à son insu, embarquée dans l'enquête...

 

Tous les éléments du genre sont présents : tueur mystérieux aux gants noirs, utilisation d'armes blanches (le couteau essentiellement, mais également la hache) et rebondissements capillotractés... Avec les moyens dont il dispose (moins qu'au cinéma, nous supputons), le cinéaste parvient malgré tout à concocter quelques belles scènes, s'appuyant sur des miroirs ou des éclairages colorés (la mauvaise qualité de la copie empêche néanmoins d'apprécier pleinement le travail sur l'image).

 

Malheureusement, cette forme hybride de petites saynètes constitue aussi la limite de l’œuvre, en ce sens que l'intrigue est vraiment très, très décousue et qu'elle s'avère au bout du compte assez pauvre. Difficile de s'intéresser vraiment à cette succession de meurtres et aux raisons qui ont poussé le coupable à les commettre.

On se dit qu'Aldo Lado possède un talent certain et qu'il arrive, par intermittence, à instaurer une atmosphère étouffante. Mais, faute d'armature solide, son film s'effondre assez vite et s'avère languissant, en dépit de sa très courte durée.

 

Une petite déception, donc, qui ne nous fait pas pour autant oublier les grandes réussites passées du metteur en scène.

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