Je crois que les premiers contacts que j’ai commencé à avoir avec Jocelyn remontent à l’année 2007. Ce qui m’a immédiatement séduit chez lui, c’est une écriture inimitable où l’adverbe, le néologisme, le gallicisme, les tournures alambiquées, le superlatif et le verbe fleuri font bon ménage. Mais c’est aussi le sentiment d’avoir trouvé un cinéphile élevé comme votre serviteur au régime Mad Movies et au vidéoclub du Mammouth du coin. Vaillant capitaine de nombreux blogs aux titres multiples (Eightdayzaweek, The hell of it, Abordages, le cinéma scandaleusement pris par la quille, Fortine…), Jocelyn a toujours manifesté une certaine nostalgie pour un âge d’or qui irait, en gros, de 1974 à 1987,  un goût prononcé pour les films de genre (fantastique, horreur, SF…), le « cinoche du samedi soir » (comédies splendidiennes, belmondoseries et delonoseries…), et une certaine réticence à parler des « nouveautés » (qu’il connaît pourtant fort bien).


Alors qu’il m’invita gentiment sur son navire où je pus écrire quelques textes sur Blier, Godard et même lui refiler clandestinement un texte sur le Maléfices pornos d’Eric de Winter ; je crois que c’est moi qui ait soufflé son nom au rédacteur en chef de Kinok pour qu’il puisse intégrer l’équipe.


Depuis toutes ces années, Jocelyn est un compagnon de route fidèle qui ne prend jamais de pincettes lorsqu’un désaccord sérieux pointe le bout de son nez (je me suis fait tancer à plusieurs reprises par l’impitoyable corsaire du web). Mais c’est aussi ce trait de caractère qui me rend si précieuse et si touchante sa contribution car je la sais dénuée de toute flagornerie.

Un grand merci, donc, à l’homme qui vient d’ouvrir un nouveau blog (passionnant) où il revient aux origines de ce support : le journal intime.

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NB : Les illustrations sélectionnées par les contributeurs se trouveront systématiquement après ces trois étoiles. Sinon, c’est moi qui les aurai choisies.

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Historiquement, je ne sais plus à quelle occasion, par quelle entrée, autour de quel film, j’ai été amené à croiser la route du Docteur. Je ne me souviens pas non plus si j’avais été scandalisé par ce que j’avais pu lire de lui alors ou si j’avais applaudi, me disant en tenir là un bon.


Je me souviens en revanche qu’il m’avait, en retour, invité à postuler pour rejoindre l’équipe de KINOK et que nous y fûmes de sémillants collègues.


Je n’ai pas et ne suis toujours pas d’accord en toutes occasions avec les ordonnances du bonhomme. Certaines antiennes miennes ne sont ainsi guère par lui partagées et la réciproque, évidente qu’elle est, a pu d’ailleurs parfois me faire grincer des dents. Mais certains de « nos auteurs » sont communs. Et surtout, dans le marasme de la blog-critique, le Docteur m’est vite apparu comme une voix. Une plume peut-être pas, mais un regard, une démarche, un élan, une science et une foi qu’on rencontre peu dans les arcanes ouèbeuses. Une alternative surtout (au point que je l’embarquais un temps dans l’aventure ABORDAGES, LE CINEMA SCANDALEUSEMENT PRIS PAR LA QUILLE, avant de la saborder moi-même).


Le Doc Orlof est ainsi, à mes yeux, parmi les plus légitimes des critiques « amateurs » qui devraient faire rougir de honte nombre de barons officiels d’une critique « à pignon » (sur rue), dont le sang et la sève ont depuis longtemps déserté les veines.

Si on ne retrouvait pas les mêmes noms dans toutes les rubriques de toutes les colonnes (écrites ou parlées) du milieu, nul doute que le docteur aurait sa place, ici ou là. Et qu’il pourrait dispenser au plus grand nombre ses diagnostics, aussi subjectifs que lumineux parfois.


En 10 ans donc de blogo-labeur, Orlof a de la sorte accumulé une somme considérable, qui aurait fermé le clapet à de nombreux brailleurs du dimanche soir, les 20 heures venues. Leur salut, odieux évidemment, est de l’ignorer royalement, de peur de voir leur légitimité légitimement menacée.

Je m’en tiendrais à cette dernière salve d’adverbes pour conclure et dire combien ces dix années passées sur la toile eurent été un peu plus vaines qu’elles le sont toutefois, si je n’avais pas eu à, régulièrement, me pencher sur la colonne du solide praticien.

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