10 ans de blog : 21- Nekkonezumi
Comme je l’écrivais il y a peu, Edwige a d’abord été une très agréable collègue sur le site Interlignage. Puis nous nous sommes suivis et avons gazouillé gaiement sur Twitter. C’est là que j’ai réalisé qu’elle était d’origine dijonnaise et qu’elle revenait de temps en temps dans la capitale des ducs de Bourgogne pour voir sa famille. L’occasion était trop belle et je n’ai pas hésité une seconde lorsqu’elle m’a proposé d’aller boire un verre.
Edwige fait donc partie des rares personnes rencontrées sur Internet que j’ai pu croiser « dans la vraie vie » et c’est toujours un plaisir d’aller partager un café avec elle.
Musicienne de profession mais très calée en cinéma, il paraissait normal qu’elle célèbre les 10 ans de ce blog en musique et de fort belle manière.
Après cette contribution originale, vous pourrez vous précipiter vers son blog qui est à son image : plein d’humour et d’esprit.
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Lumière et sons
On ne se refait pas, on a tous des tics (voire des tocs). Et même pour mon loisir préféré, celui qui sollicite en priorité les yeux et m'hypnotise avec son plus ou moins grand écran, je n'arrive pas à mettre mes oreilles en vacances. Peu importe le style du film - et on sait que je bouffe de tout et de n'importe quoi - ou son âge, d'ailleurs, c'est plus fort que moi : je ne réussis jamais à le voir sans l'écouter, déformation professionnelle, sans doute. Par exemple, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que la musique du dernier Godzilla en date, signée Alexandre Desplats (que j'ai commencé à apprécier pour ses Wes Andersonnades, entre autres) était fort bien troussée. Alors que je n'ai pas réussi à accrocher à Jersey Boys de Clint Eastwood, en grande partie parce que la voix nasillarde de contre-ténor du personnage principal m'était insupportable (oui, j'avoue aussi que je me suis ennuyée, mais si je dis ça on va me jeter des pierres…). Comme on fête les dix ans de cette page, et afin de lui souhaiter encore de belles années, je tenais donc à poser ici en guise de bougie un morceau de cinéma que je jugeais génial pour sa musique. Ou le contraire, je ne sais pas encore exactement.
La musique, nombreux sont les réalisateurs qui ont su l'utiliser comme personnage à part entière dans leurs œuvres. Je pense à Quentin Tarantino, Stanley Kubrick, Alfred Hitchcock, Tim Burton, Emir Kusturica, Wim Wenders, Jim Jarmusch, Sergio Leone, Wes Anderson, aux frères Coen et j'en oublie des tonnes, sans aucun doute. Mais je cite ici ceux dont j'ai écouté en boucle et/ou acheté les bandes originales.
J'aurais pu opter, par exemple, pour un extrait de La vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder, car ce qu'y joue le héros est le 2ème concerto pour violon du grand Miklos Rosza et que l'enregistrement utilisé est celui qu'en a fait l'immense Jasha Heifetz, mais cela me ramènerait encore et toujours au « bureau » et à mes tics (tocs?).
Mais non, je choisirai plutôt une bande originale avec laquelle j'ai une histoire personnelle. Elle fait en fait partie de celles que j'ai connues par cœur avant même d'avoir l'occasion de voir le film (c'est pour ça qu'elle a coiffé au poteau la première scène de Fenêtre sur cour et son brillant zapping sonore signé Franz Waxman). Majestueux comme une bonne Ouverture d'opéra, voici donc le fameux plan-séquence qui ouvre La soif du mal d'Orson Welles. La musique – un vrai régal - est signée Henry Mancini.
Joyeuse décennie à toi, cher Journal !