Juliette fait partie des belles rencontres que j’ai pu faire grâce à mon blog alors qu’elle n’est pas forcément spécialisée dans le cinéma (qu’elle connaît pourtant très bien). A l’origine, il y a un simple commentaire sur mon blog et une réponse de ma part où j’avouais aimer beaucoup le prénom « shakespero-sadien » de Juliette. Du coup, ce qualificatif est devenu une sorte de signe de ralliement qui m’a permis de la retrouver sur Twitter puis sur Facebook.

Ses centres d’intérêt sont nombreux : l’histoire (qu’elle étudie), les songes, la photographie (qu’elle pratique avec beaucoup de talent : voir ici), les questions sociales et le féminisme. Elle vient d’ailleurs de créer un Tumblr qui a eu un certain écho consacré à la question du « harcèlement de rue », sujet sur lequel nous avons longuement débattu sur Twitter.

Ce que j’aime chez Juliette (et chez certains autres amis féministes), c’est qu’elle a compris que si je suis très critique envers ce que j’appelle « l’idéologie féministe », cela ne fait pas de moi (enfin, j’espère !), un gros macho nostalgique de l’ordre patriarcal. Et pour me limiter au domaine du cinéma (qu’elle aborde dans sa très belle contribution), ce qui me plait dans le septième art tient justement à la complexité de la représentation où les femmes (mais les hommes aussi !) sont à la fois « objet » (de désir, de fascination…) mais également « sujet », capables de changer la face du monde (voir le rôle qu’a eu Bardot dans l’émancipation des femmes).   

Mais comme le dit Juliette, nous aurons encore de nombreuses occasions de débattre de ce sujet sans fin…

 

***

 

Pour rendre hommage au plus cinéphile des docteurs, j'aurais aimé peindre une jeune fille en bleu et lui inscrire sur le corps les vers de Cocteau cités par son amant :

 

Ecoutant ta guitare fée

Tes objets te suivent Orphée

Jusqu'à la forme que tu veux

Clio du zinc

Calliope téléphone les faits divers

Et Uranie allume les becs de gaze

Qui fardent les marroniers par dessous

 

 

Las, l'été faisant son oeuvre, le temps et les jeunes filles manquaient.

J'ai alors retrouvé cette image, souvenir exhumé d'une séance dans un vieux grenier, il y a de longues années.

 

Miroir brisé - Juliette Lancel

 

Parce qu'un certain miroir a dit un jour à une certaine jeune fille « Je suis votre miroir, la Belle. Réfléchissez pour moi, je réfléchirai pour vous ».

Parce que l'innocence diaphane des héroïnes de films vampiriques n'est jamais si limpide qu'elle le paraît.

Parce que le trouble nait de la faille.

Parce que j'ai l'intuition que le jeu croisé du sujet et de l'objet dans la représentation des femmes à l'écran pourrait être entre nous une source de discussions sans fin.

Parce qu'écrire sur une image offerte à quelqu'un pour le remercier d'écrire sur des images, à tout prendre, qu'est-ce, sinon un autre jeu de miroir ?

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