Comme il l’explique très bien, Benjamin fut d’abord un collègue sur Kinok. Et c’est par ce biais que j’ai découvert son (excellent) blog : La kinopithèque. Depuis, c’est devenu un compagnon de route un peu secret mais avec qui j’ai plaisir à débattre. Une petite précision par rapport à sa contribution : je n’ai pas aimé du tout le dernier Almodovar (Les amants passagers) mais c’est l’avant-dernier que j’ai beaucoup défendu. D’un autre côté, je suis très flatté que Benjamin ait apprécié ma critique de De Nuremberg à Nuremberg et le remercie pour son très sympathique hommage…

 

***

Le Dr Orlof me fait peur. Un peu. D'abord parce que c'est un docteur,

donc docte et respectable, et par ses billets, apprécié et appréciable.

Bref, je suis intimidé. Après avoir courtoisement croisé le fer (et

Abordage n'existait pas) à propos de ciné avec des amis par courriel

(nous sommes en 2004 ou pas loin, le blog du Doc, lui, devait déjà

exister), j'ai timidement fait mon entrée dans Kinok (je découvre La

chevauchée fantastique sous le regard bienveillant de Vincent, me fais

un peu dérouillé par Laurent d'avoir un peu dérouillé Ne te retourne pas

de Marina De Van, reste admiratif devant la critique de Nuremberg à

Nuremberg d'un autre Vincent, découvrais qu'il existait en Nachiketas

une autre personne sur Terre à apprécier Hulk d'Ang Lee...). Et le Doc

dans cette équipe. Malheureusement, Kinok vivait ses derniers mois.

Qu'importe j'avais connaissance de ses auteurs, de leurs noms et la

plupart, quand ils ne publiaient pas dans Les Cahiers ou ailleurs (ô

plume du-mesnildienne !), pratiquait cet exercice de patience et de

passion qu'est le blog (Edouard, Ludovic, Timothée...).

 Honoré

Alors oui, le Doc n'aime pas Honoré ni Ozon et méprise les élites

auteuristes. Je suis convaincu que c'est une pose, une originalité et

rien d'autre. Et puis c'est pas grave puisqu'on peut se retrouver dans

ses amours : Truffaut, Rohmer, Demy... Ou encore Bonello et Mouret pour

citer des vivants. Le Doc évite le clinquant, le par trop central et

part se réfugier dans certaines marges, les ombres et des fois les

recoins humides. Là j'ajoute sur un petit carnet (chère liste, très

chère liste, que deviendrait le cinéphile sans toi ?) des noms à

découvrir, des univers à explorer : Gérard Courant (dont j'ignore tout

sauf l'idée pour moi encore un peu vague d'une cinéphilie sportive –

approche comparable, peut-être, quoique dans un autre domaine, à celle

séduisante de Joseph Morsel pour qui L'histoire du Moyen Âge est un

sport de combat) ou Jean Rolin (que je ne connais encore que trop

peu)... Voilà. Qu'on se le dise : le Dr Orlof et son blog comptent. J'en

veux pour preuve notre crainte à lire du trop cinglant à propos de

Jarmusch (ses vampires l'ont échappé belle) ou de Wenders. Notre

soulagement à lire que tout va bien dans le dernier Almodovar ou que le

film du moment que l'on veut le plus voir a toute son estime (en ce

moment c'est Under the skin de Glazer). Je regarde mes pieds quand je

lis ses intentions premières (« ne pas se lancer dans une énième exégèse

hitchcockienne »). Il y a deux autres noms que j'oublie. Des noms à

ajouter à la liste, non des moindres, c'est Jess Franco (disparu cette

année non ?) et une de ses créatures, le Dr Orlof !

Bon anniversaire.

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