Cinématon 871-890 (1987) de Gérard Courant

 Achdian.jpg

Anna Achdian Cinématon n°872

 

L’étape du jour fut consacrée uniquement aux portraits rapportés du festival de Cannes de 1987. Comme je le disais précédemment, pas de grandes stars dans la musette de Gérard Courant mais beaucoup de jolis minois. A commencer par ceux des deux comédiennes de Michel Khleifi pour Noces en Galilée, à savoir Sonia Amar (n°871) et son sourire ensorcelant et la gracieuse et envoûtante Anna Achdian (n°872, aussi connue sous le nom d’Anna Condo). Même si l’une est tunisienne tandis que l’autre est arménienne, le spectateur n’arrive pas à s’ôter de la tête qu’il a deux magnifiques princesses des Milles et une nuits face à lui !

Toutes aussi séduisantes, l’étudiante Corinne Picard (n°876) (qu’est-elle devenue ? Que faisait-elle à Cannes ?) et l’actrice roumaine Anca Nicola (n°880), magnifiées par le soleil provençal et le vent soufflant dans leurs cheveux.  Nous préférons d’ailleurs ce type de beauté à celui de Sylvie Robardet (n°886), Miss France élégance, qui a effectivement un visage fin et régulier mais à mille lieues de « l’élégance » comme nous l’entendons. Au contraire, elle représente tout à fait cette beauté vulgaire (maquillage agressif, cheveux décolorés…) qu’on rencontre chez les coiffeuses, les esthéticiennes et les vendeuses aux Galerie Lafayette. A croire que les blagues sur les « blondes » ont été inventées à cause de ce genre de fille ! Quitte à choisir, nous préférons la saine vulgarité de la chanteuse et poète américaine Yianna Katsoulos (n°887) qui nous apparaît avec des lunettes de soleil extravagantes, des boucles d’oreilles ressemblant à des pieds de poulet, trois ou quatre bracelets à chaque poignet et des bagues grosses comme des cubes de glace ! Là encore, l’élégance n’est pas forcément de mise mais la demoiselle a le mérite d’être amusante et pleine d’énergie.

 

Anne Brochet (n°877) est non seulement une actrice pleine de charme mais elle est sans doute la personnalité la plus « célèbre » qu’ait filmé Courant lors de ce festival. Elle est venue en compagnie de Simon de la Brosse (n°878), qui ne parvient pas à affronter l’épreuve du temps et cabotine beaucoup trop, son partenaire dans Buisson ardent de Laurent Perrin (n°879). Le cinéaste adopte une attitude qui n’est finalement pas si rare que ça : après avoir montré la Une de Libération consacrée à la mort de Rita Hayworth, il sort du champ et nous laisse contempler une belle vue de la mer. Simon de la Brosse en profite d’ailleurs pour faire une fugitive apparition et un petit signe à la caméra. Il est assez amusant de constater que deux autres Cinématons vont également se « superposer » par la suite. En effet, à la fin du portrait du cinéaste Jean-Henri Roger (n°889, membre du groupe Dziga Vertov avec Godard et Gorin puis coréalisateur des films de Juliet Berto Cap canaille et Neige), on voit apparaître dans la profondeur de champ le conservateur de Cinémathèque et historien du cinéma Freddy Buache (n°890). Et c’est à la même terrasse de café que Courant tirera le portrait du Langlois suisse…

 

Signalons au passage deux Cinématons allemands plutôt intéressants : celui du producteur (de Fassbinder et Schroeter, notamment) Peter Berling (n°881) qui se bat contre le vent pour parvenir, après près de trois minutes quand même, à allumer sa cigarette. Et celui, pourtant très sobre, du comédien Otto Sander (n°883). Sans doute parce que ça nous a touché de revoir l’inoubliable Cassiel des Ailes du désir de Wenders.

 

Pour terminer, il était prévisible qu’avec tout le beau monde réuni par Gérard Courant dans son film un mondain comme Jack Lang (n°884) fasse son apparition. Malheureusement pour l’ex-ministre de la culture, il ne trouva ni coupe de champagne, ni petits fours mais un dispositif lui coupant la parole. Le spectateur le sent un peu mal à l’aise mais finalement soulagé de ne pas avoir à l’écouter ! (Cette remarque vaut d’ailleurs pour tous les politiques, beaucoup plus convaincants lorsqu’on ne les entend pas !) 

Retour à l'accueil