Cinéma(ra)t(h)on : J-65

Cinématon 1366-1380 (1990) de Gérard Courant

 

Jean-Paul Pertsowsky Cinématon n°1367

Pour être tout à fait honnête, la série regardée mardi soir (je sais, il y a un léger décalage entre le visionnage et la rédaction de cette note) ne se présentait pas sous les meilleures augures. Sans doute beaucoup de fatigue et une certaine lassitude à enchaîner ces portraits d’individus anonymes de l’Ouest de la France. Tout au plus aurais-je pu vous signaler les jolis minois de Claire Chevrier (n°1374), une artiste plasticienne, ou celui de la comédienne Valérie Leroux (n°1380), même si elles ne font rien de particulier.

Mais c’est au moment où un certain découragement se profilait à l’horizon que Gérard Courant a choisi de m’appeler. Du coup, il me permet de vous révéler quelques anecdotes et de pimenter un peu cette étape morose.

Si le cinéaste a tant tourné durant cet été 90, c’est parce qu’il fut invité à participer à une opération intitulée « les arts au soleil », organisée par Dominique Truco (n°1364) dont j’ai omis de parler la dernière fois alors qu’elle effectue un intéressant numéro avec un miroir. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi la plupart de ces portraits furent réalisés « en plein air » et souvent en bordure de mer. D’une certaine manière, Cinématon fut donc aussi un « film de commande », même si ce fut de manière ponctuelle !

Il m’invita également à me pencher plus précisément sur le portrait de Jean-Paul Pertsowsky (n°1367). A priori, rien de particulier chez cet homme qui se présente comme journaliste et surfer et qui utilise la langue des signes. Sauf qu’il fut, 22 ans auparavant, un jeune gauchiste très impliqué dans le mouvement de Mai 68 et que l’on peut l’apercevoir dans le mythique film militant La reprise du travail aux usines Wonder.

C’est amusant de se dire que par le plus parfait des hasards, Gérard Courant est parvenu a filmer cet homme qui témoignerait quelques années plus tard devant la caméra d’Hervé Le Roux pour son film Reprise…