Cinématon 1442-1460 (1990) de Gérard Courant

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Jean-Claude Romer Cinématon n°1454

 

Après avoir terminé la série marseillaise avec trois portraits dispensables (malgré une longue pause dans ma course, je dois avouer être arrivé à saturation face à cet éternel fond blanc où défilèrent toutes les « personnalités » phocéennes), notre marathon a repris un rythme de croisière fort agréable.

 

Fin octobre, Gérard Courant se rend aux rencontres cinématographiques de Marcigny (il n’y a donc pas que des vaches dans le sud de la Saône-et-Loire !) pour y filmer…des écrivains (mettons à part le cinéaste algérien Mohamed Chouikh, n°1446).

L’auteur de science-fiction Francis Berthelot (n°1445) joue à dissimuler son visage avec ses propres ouvrages et à le dévoiler une moitié après l’autre. Jean-Charles Lyant (n°1447) n’est pas enseignant pour rien : il nous offre un visage austère et se contente de feuilleter sa Grammaire turbulente du français contemporain. Quant à Joëlle Wintrebert (n°1449), elle profite de son temps de passage devant la caméra pour essayer une impressionnante collection de chapeaux qui, pour la plupart, lui vont à ravir.

Dans la mémoire des cinéphiles, Jean-Michel Barjol (n°1450) est resté à jamais comme le coréalisateur du film de Jean Eustache Le cochon. On se souvient aussi éventuellement de son What a flash ! et c’est à peu près tout. Filmé à Semur-en-Brionnais, c’est moins le visage du cinéaste qui m’a intéressé que les paysages d’une région (pour ne pas dire « contrée hostile ») que je viens de découvrir. Le Charolais et le Brionnais : voilà des ports de pêche que je vous recommande !

 

De retour à Paris et ses environs, le cinéaste va rencontrer divers types d’artistes. On y croise d’abord le plasticien Anthony Freestone (n°1451) qui pose devant une de ses œuvres et présente à la caméra ce que l’on suppose être le catalogue de son exposition. Lazar Cuckovic (n°1453) reste impassible et le seul mouvement notable de son portrait est celui que produit le souffle d’un ventilateur dans ses cheveux. Quant à Gilles Pennaneac’h (n°1458), il se fait filmer derrière une grille et s’amuse à se chatouiller le nez puis le visage avec une espèce de pinceau qui ressemble parfois à un papillon (son nez est d’ailleurs peint en blanc : un hommage à Nicholson dans Chinatown ?). Pour terminer cette série, évoquons également la photographe Sophie Martin (n°1456), piquante blondinette frisée, qui essaie toute une série de lunettes de soleil avant de tenter de faire quelques bulles de savon.

 

Mais pour ma part, mon Cinématon préféré de cette étape reste celui de l’excellent Jean-Claude Romer (n°1454), historien du cinéma et amateur éclairé du fantastique. Pendant les trois minutes et des poussières que dure son portrait, il bâtit un véritable mur de VHS qui finit par masquer son visage. Parmi les titres des films proposés, on reconnaît quelques grands classiques (Les parapluies de Cherbourg, Eraserhead), des hommages à des cinéastes aimés du critique (deux cassettes de Mocky et de Herschell Gordon Lewis) et deux films d’horreur qui ont bercé mon adolescence (Re-animator et Street Trash).

En un mot comme en cent : Jean-Claude Romer est un homme de goût !

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