Cinématon 1461-1470 (1990-1991) de Gérard Courant http://www.gerardcourant.com/photos/cinematon/img/1467.jpg

Michel Boujut Cinématon n°1467

 

L’étape du jour fut courte mais intense puisque tous les portraits méritent un petit mot :

 

-Louis Bouchard (n°1461) : Peut-être le moins marquant du lot puisque ce sculpteur se contente de poser les yeux fermés, à l’instar des surréalistes sur une célèbre photo.

-Hélène Mochiri (n°1462) : Cette productrice de télévision a le bon goût de se faire filmer sur un bateau naviguant sur la Seine. Du coup, ce Cinématon en mouvement nous permet d’apprécier un beau décor parisien. Elle présente à la caméra des cartons malheureusement quasiment illisibles et, à notre grande étonnement, sort de sa musette le fameux livre regroupant tous les numéros de l’internationale situationniste ! Moi qui pensais que l’analphabétisme était la condition sine qua non pour rentrer à la télé !

-Boris Lehman (n°1463) : Un habitué de Cinématon puisqu’il s’agit de sa troisième apparition. Le cinéaste belge pointe sa caméra vers celle de Gérard Courant, règle son cadre, sort du champ et pousse son compère à échanger les places. Du coup, Courant se retrouve devant sa caméra à vérifier le cadre de Lehman. C’est ce qu’on appelle un portrait « poupée russe » !

-Caroline Tresca (n°1464) : Grande fierté que de pouvoir dire que j’ai tourné dans le même film qu’Horst Tappert et Caroline Tresca ! La potiche télévisuelle[1], associée à jamais dans notre esprit à ces longs après-midi de vacances où nous traînions mollement notre ennui, se fait filmer derrière une vitre sur laquelle elle se met à peindre un visage. Le résultat n’est pas forcément très convaincant mais ne gâche pas ce pur plaisir nostalgique.

-André Halimi (n°1465) : C’est au tour du spécialiste du saucissonnage télévisuel de passer devant la caméra de Courant. Halimi étant l’ennemi déclaré de tout plan durant plus de 10 secondes, il était logique qu’il tente de meubler à tout prix ses 3 minutes 40. Du coup, il effectue une série de mimiques (rire, tristesse, étonnement…) assez pathétiques. Règle d’or de Cinématon : le cabotinage est rarement payant.

-Jean-Pierre Uhlen (n°1466) : Un très beau Cinématon qui rappelle celui de Philippe Guillot (n° 416) puisque ce sculpteur se fait filmer dans la profondeur de champ sur le quai d’une gare avant de s’approcher doucement de la caméra. Son mouvement s’avère moins « régulier » et rectiligne mais il parvient, grâce aux cents pas qu’il effectue, à donner l’illusion que le film a utilisé toutes les échelles de plan possibles (du gros plan au plan d’ensemble).

-Michel Boujut (n°1467) : Portrait sobre mais touchant puisque le sympathique critique a passé l’arme à gauche il y a peu. Mis à part le tout début de son Cinématon où il dissimule son visage derrière un masque à la Picasso, Boujut ne fera rien d’autre que fumer sa cigarette. C’est la patine du temps qui rend aujourd’hui le film émouvant.

-Pierre Restany (n°1468) : De cet écrivain qui somnole mollement devant la caméra (un peu à la manière de Jean Douchet), on retiendra surtout l’impressionnante barbe à la Karl Marx.

-Glenn Myrent (n°1469) : Cinématon assez amusant puisque pendant que ce conférencier américain présente des cartes postales à la caméra, on voit apparaître derrière lui un ours en peluche et une pancarte à l’effigie de Clint Easwood dans L’inspecteur Harry.

-Vincent Pinel (n°1470) : On termine avec le portrait sobre (tourné dans une salle de cinéma, bien entendu) du célèbre conservateur et historien du cinéma.



[1] Et actrice dans Deux enfoirés à Saint-Tropez de Max Pécas !

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