Cinéma(ra)t(h)on : J-72

Cinématon n° 1471 -1480 (1991) de Gérard Courant

 

Ben Patterson Cinématon n°1478

Après la trêve estivale, il paraît très légitime de reprendre ses chaussures de sport et de redémarrer notre marathon cinématonesque où nous l’avions laissé. Confessons d’emblée que les conditions climatiques couplées aux aléas de l’esclavage salarié nous ont contraint à une reprise en douceur et à une étape de courte durée.

C’est avec une certaine frayeur que nous avons repris notre course puisque le dessinateur Jean de Maximy (n°1471) semble tout simplement agoniser devant la caméra de Courant. Affalé sur son siège, hagard, il fixe l’objectif puis finit par ouvrir en grand la bouche. Le résultat est assez inquiétant.

Les portraits suivants sont plus classiques. Pas de personnalités très connues et une utilisation assez commune du masque. Denis Waerebeke (n°1473) pose devant le moulin de la Galette avec un nez de clown tandis que le cinéaste belge Paul Vanderstrick (n°1475) dissimulera son visage tout au long de son portrait avant d’effectuer, sur la fin, un demi-tour dévoilant…un autre masque de clown.

Plus que les modèles, ce sont les extérieurs servant de cadre à certains de ces portraits qui attirent l’œil du spectateur. L’agitation parisienne donne un peu  de cachet au portrait de Denis Waerebeke déjà cité et l’on apprécie les vues madrilènes qui servirent d’écrin aux Cinématons de François Scarbonchi (n°1476) et Blanka Scarbonchi-Dizdarevic (n°1477).

Le plus remarquable des portraits du lot fut sans doute celui du plasticien américain Ben Patterson (n°1478) qui renoue avec la tradition du Cinématon « rasoir ». Sauf qu’au lieu d’avoir recours à la mousse et au bon vieux rasoir mécanique, il commence par tailler aux ciseaux sa moustache avant de se débarrasser  de sa barbiche à l’aide d’un rasoir électrique. Ces simples actions permettent de donner un peu de rythme au portrait et de le détacher du lot…