Cinématon 1531-1560 (1992) de Gérard Courant

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René Vautier Cinématon n°1559

 

Les étapes du « cinémarathon » se suivent et ne se ressemblent pas. Autant la précédente était passionnante, autant celle du jour m'a semblé terne et sans grand relief.

En premier lieu, nous n'avons pas croisé de véritables « personnalités ». Le plus « célèbre » des modèles fut sans aucun doute le cinéaste René Vautier (n°1559) qui fait mine d'être terrorisé et battu par une main invisible (d'une certaine manière, cela le représente bien puisqu'il n'a cessé de dénoncer, entre autres, les exactions du colonialisme). A la fin, il se « venge » et sort sa caméra pour imposer à Gérard Courant le même sort en le filmant. Par ailleurs, le cinéma est une arme... C'est assez bien vu.

Nous rencontrâmes également un nom connu des auditeurs de France-Inter (et des habitués des Francofolies de La Rochelle), à savoir Jean-Louis Foulquier (n°1535) qui a un vague air de Martin Scorsese avec ses gros sourcils noirs.

Même s'il n'est probablement connu que des cinéphiles, nous pûmes mettre un visage sur le nom du critique de Positif Hubert Niogret (n°1539) le temps d'un Cinématon assez ennuyeux, il faut bien le reconnaître.

Enfin, les amateurs d'art contemporain ont sans doute déjà entendu parler de Pascale Le Thorel-Darviot (n°1557) qui pose ici devant une jolie petite église et qui a le grand mérite d'être photogénique. La jeune femme permet d'ailleurs de compenser l'une des grandes frustrations de l'étape : l'absence patente d'éléments féminins puisque sur 30 portraits, nous ne pûmes voir que 4 portraits de femmes !

Ce furent d'ailleurs les plus riches en « action » puisque la photographe Lynn Butler (n°1549) se livre à un duel classique avec le cinéaste qui la filme en se mettant à le photographier. Quant à Giuliana Traverso (n°1552), elle s'amuse à s'enrouler le visage avec...du papier toilette...

 

Pour ce qui est du reste, c'est un peu le calme plat même si l'on peut noter une certaine recrudescence des fumeurs dans cette série. Quand on commence à trouver le temps long, on cherche à se raccrocher à certains éléments coûte que coûte. On se livre, par exemple, au petit jeu des ressemblances. Si l'historien du cinéma hongrois (sic!) Gabor Szilagyi (n°1555) ne ressemble pas à Jean-Louis Foulquier, il a quand même lui aussi un petit air de Martin Scorsese. C'est à Jean-Pierre Marielle que le peintre Farveze (n°1558) fait un peu songer (« un croisement de Marielle et Jugnot » me souffle non sans raison la taulière du Pharmablog qui passait par là à ce moment) et Christophe Adriani (n°1560) m'a un peu fait penser à John Cusack.

 

On peut aussi se raccrocher au décor car même s'il ne fait rien, on préfère toujours regarder le Cinématon d'Yves Léonard (n°1533) pour la jolie vue de Châteauroux qu'il offre (le cinéaste pose devant ce qu'on suppose être l'Indre) plutôt que ceux réalisés sur fond blanc !

Le festival de Pesaro en Italie permet à Courant d'enregistrer de beaux paysages à défaut de réaliser des portraits transcendants. La mer et le soleil sont toujours du meilleur effet pour apaiser l'âme tourmenté du « cinémateur ». Signalons pour l'anecdote que nous croiserons lors de ce festival toute une délégation coréenne (cinéastes et comédien) dont trois des membres s'amuseront à sortir du champ en cours de film. Le plus intéressant est sans doute celui de Neung-Dong (n°1546) car il pose de front devant la mer, sort longuement du cadre et revient par la profondeur de champ.

Ce mouvement permet d'apporter un peu de vie à ce portrait, ce qui manque décidément à beaucoup de ceux que nous avons découverts hier...

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