Mes palmes d'or : 6 - Les années 50 et 40
1959 : Le festival de Cannes 1959, c’est un peu au cinéma ce que 1932 fut au Prix Goncourt (où Les loups de l’obscur Mazeline fut préféré au Voyage au bout de la nuit). Le jury, bien mal inspiré, offrit la palme suprême à Orpheu Negro de Marcel Camus (on ne rit pas !). Pour ma part, même si j’aime beaucoup le Nazarin de Buñuel et Les 400 coups de Truffaut, ma palme va, pour la quatrième fois, à Alain Resnais pour l’inoubliable Hiroshima mon amour.
1958 : N’ayant pas vu Quand passent les cigognes de Kalatozov (je me cache !) palmé cette année-là ni Au seuil de la vie de Bergman, j’offre volontiers ma palme d’or à Jacques Tati pour Mon oncle.
1957 : Pas vu grand-chose cette année qui vit Wyler l’emporter pour La loi du seigneur. J’aime les films de Bresson (Un condamné à mort s’est échappé) et de Donen (Funny face) mais ma palme d’or va à Bergman pour Le septième sceau.
1956 : Cousteau et Malle l’emportent pour Le monde du silence. Malgré Hitchcock (L’homme qui en savait trop) et Satyajit Ray (La complainte du sentier), j’offre une nouvelle palme à Bergman pour le délicieux Sourires d’une nuit d’été.
1955 : Qui se souvient de Marty de Delbert Mann, palme d’or cette année-là ? Celui qui la méritait absolument, c’est évidemment Mizoguchi pour Les amants crucifiés.
1954 : Pas vu la palme d’or de cette année-là (La porte de l’enfer de Kinugasa). N’ayant vu cette année que Monsieur Ripois de René Clément que je n’aime pas du tout, je passe mon tour pour 1954 !
1953 : Clouzot l’emporte pour Le salaire de la peur. Le choix du jury n’est pas honteux mais il aurait été néanmoins plus judicieux de récompenser Hitchcock (La loi du silence), Buñuel (El) et surtout Tati à qui j’offre une deuxième palme pour Les vacances de monsieur Hulot.
1952 : C’est avec un immense regret que j’écarte de mon palmarès Un américain à Paris de Minnelli mais puisqu’il faut que je sois parfois d’accord avec le jury officiel, j’offre ma palme à Othello d’Orson Welles (qui néanmoins la partagea avec Deux sous d’espoir de Castellani)
1951 : Quelques très beaux films en compétition cette année (Edouard et Caroline de Becker, Eve de Mankiewicz) mais le jury partage le grand prix en trois (Mademoiselle Julie de Sjöberg, Miroirs de Hollande de l’oublié Bert Haanstra et l’abominable Miracle à Milan de De Sica). Pour ma part, c’est encore Buñuel qui rafle la mise avec l’extraordinaire Los Olvidados.
1950 : Je viens de réaliser qu’il n’y eut pas de Festival cette année-là !
1949 : Je n’ai vu que deux des films en compétition cette année (eh oui, je n’ai pas vu la palme d’or réalisée par C.Reed Le troisième homme : honte à moi !). Mais cette fois, comme j’aime beaucoup Les rendez-vous de juillet de Jacques Becker, je lui offre volontiers ma palme.
1948 : Pas de festival non plus.
1947 : 5 grands prix par genre (je vous renvoie au site du Festival pour les découvrir). Pour moi, heureusement que Becker est encore là : je lui offre une deuxième palme pour Antoine et Antoinette.
1946 : 11 grands prix furent décernés pour cette première du Festival de Cannes. Beaucoup de très bons films (Hantise de Cukor, La belle et la bête de Cocteau…) mais comme j’ai négligé plusieurs fois Hitchcock, offrons lui cette première palme d’or pour le sublime Notorious (Les enchaînés).
THE END