Cinéma(ra)t(h)on : J-110

Cinématon 2551-2580 (2012) de Gérard Courant

Muzna Almusafer Cinématon n°2562

Suite de la très longue escale (pas forcément en terme de jours mais par rapport au nombre de portraits réalisés) que Gérard Courant a effectuée à Dubaï en avril 2012. Et pour être honnête, pas grand chose à ajouter par rapport à mon compte-rendu précédent. Le cinéaste semble avoir voulu filmer tous les employés du festival (soit d'augustes inconnus) et leur consacre ici deux tiers des portraits (19 sur 30). La seule chose qui continue de surprendre, c'est la multitude des nationalités représentées puisque Courant a même réussi à dégotter une jolie danoise (Sarah Thorsen n°2577) qui se contente ici d'écouter de la musique. L'irlandaise d'origine indienne Georgina O'Hara (n°2580) fait la même chose. Outre les baladeurs, on constatera que le téléphone portable est devenu l'accessoire numéro 1 des modèles filmés, supplantant ainsi la traditionnelle cigarette très utilisée dans les années 80. En terme de nuisance, je ne suis pas certain que le bon vieux clope l'emporte !

Avec son épais voile noir et ses grosses lunettes de soleil, l'employée égyptienne Marwa Yehia Mohamed (n°2560) représente pour moi la quintessence de la tristesse, surtout si l'on songe que Le Caire et Alexandrie furent les capitales de la minijupe dans les années 60 et 70 ! Dans le reflet de ses lunettes, on aperçoit parfois le magazine qu'elle est en train de feuilleter mais aussi l'image du cinéaste en train de la filmer.

La cinéaste saoudienne Rawia Adbullah (n°2578) porte également le voile mais elle doit se battre contre le vent pour le remettre en place régulièrement.

Pour rester dans les accessoires, Gérard Courant va filmer plusieurs photographes au cours de son séjour. On ne sera guère étonné que le soudanais Mohamed Idris Moosa (n°2564) puis le syrien Imad Aladdin (n°2571) sortent leurs appareils pendant leurs Cinématons !

Parfois, c'est l'arrière-plan qui attire l'attention : le portrait de l'actrice et écrivain syrienne Amal Hawijeh (n°2552) est embelli par l'eau qui coule sur la paroi derrière elle (nous supposons qu'elle est devant une espèce de fontaine mais nous ne la devinons que très partiellement). De la même manière, c'est la présence de badauds qui force l'intérêt du Cinématon du britannique Rupert Bumfrey (n°2559), notamment cette jeune femme qui semble prendre en photo le tournage du film en train d'être réalisé. Assez séduit également par le portrait très épuré (l'arrière-plan est blanc) de la cinéaste omanaise Muzna Almusafer (n°2562) qui a un joli sourire et beaucoup de charme.

Pour terminer, citons l'opérateur égyptien Moustafa Zakaria (n°2569) qui, pendant près de trois minutes, va effectuer une sorte de compte à rebours avec ses dix doigts. Son décompte des secondes s'avère assez précis puisque le portrait se conclue bien après les trois minutes dix qu'il a figurées avec ses mains...