Amel Gouraya Cinématon n°2677

Amel Gouraya Cinématon n°2677

J’ai décidé d’être raisonnable et de ne pas entamer une course du fond pour poursuivre ma découverte des portraits que Gérard Courant a tournés à Dubaï. Petite étape où le cinéaste m’a involontairement aidé puisqu’il s’agit d’une série essentiellement féminine et donc plus agréable à l’œil pour votre serviteur. Pour être plus précis et entrer dans les statistiques, nous avons vu dix portraits de femmes contre seulement quatre portraits d’hommes (et un de petit garçon qui joue avec son ballon : Rashid Juma n°2671). Tant mieux !

Rien à signaler du côté masculin. L’homme d’affaires indien Dixit Deu (n°2676) fume une cigarette, boit un café et finit par prendre quelques photos, notamment en tournant son appareil vers Gérard Courant. Bonnet sur la tête et impassible, le cinéaste égyptien Amr Bayoumi (n°2678) tire également sur son clope. Quant au cinéaste émirati Khalid Al Mahmood (n°2680), c’est son visage à la Charles Manson qui attire l’attention.

Les femmes ne se livrent pas non plus à des numéros excentriques ou follement originaux mais on enchaîne avec plaisir sur trois jolis visages souriant : une étudiante venue du Nigéria (Amina Waya, n°2673), une cinéaste ukrainienne (Oksana Shumylo, n°2674) et une festivalière syrienne (Farah Makdisi-Elias, n°2675). Cette dernière surprend d’ailleurs car on n’imagine pas nécessairement une syrienne avec les cheveux châtains et les yeux clairs ! De la même manière, la cinéaste émiratie Alwiya A Thani (n°2683) possède un physique typé asiatique assez étonnant. Débutant son portrait la tête nue, elle mettra au bout de quelques minutes son foulard. La journaliste émiratie Nouf Al Mousa (n°2684) jouera également avec son foulard et surprendra le spectateur par l’air juvénile que lui donne son gros appareil dentaire.

Cela faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé mais c’est le « décor » du Cinématon de la journaliste algérienne Amel Gouraya (n°2677) qui nous a séduit. Peut-être parce que l’eau doit être le plus cinégénique des éléments. Mais aussi à cause de ces jeux de lumière involontaires qui illuminent le portrait, obscurcissant peu à peu une image d’abord « cuite » par le soleil.

Pour conclure, les deux festivalières égyptiennes qui se succèdent nous ont fait sourire dans la mesure où leurs portraits sont quasiment identiques. Les deux ignorent superbement la caméra, absorbées qu’elles sont par leurs conversations au téléphone. Engy Ibrahim (n°2681) porte sur la tête un épais foulard, au point qu’on se demande comment elle peut entendre son correspondant (et comment elle parvient à se faire entendre) tandis que Mariam Gazi (n°2682) pose la tête nue. Toutes les deux terminent leurs conversations un peu avant la fin de leurs portraits mais elles plongent alors leurs regards sur leurs appareils (hors-champ) qu’elles compulsent frénétiquement.

En découvrant ces deux Cinématons, les archéologues du futur mesureront à quel point le téléphone portable fut la plus terrifiante des laisses et des addictions pour les individus de ce début du 21ème siècle !

Retour à l'accueil