Cinématon 1231-1260 (1990) de Gérard Courant

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Christian-Marc Bosséno Cinématon n°1249

 

A mi-parcours de ma course, je me suis accordé un peu de répit le temps d’un séjour parisien qui m’a permis d’aller voir Thomas Fersen à la Cigale (un régal !), de manger du gingembre (private joke) et de me rendre chez l’auteur du film dont il est question depuis plus de 50 jours pour découvrir son antre (ce fut impressionnant de voir toutes les bobines Super 8 des Cinématons). 

Gérard Courant a profité de mon passage pour m’offrir les derniers portraits qu’il a tournés, notamment les 70 ( !) qu’il vient de rapporter de son séjour à Dubaï (c’est assez « amusant » de voir que la presse a largement couvert l’évènement alors qu’en France, aucun journaliste ne semble avoir la moindre curiosité pour son œuvre). Si j’évoque ce nombre de portraits tournés lors d’un festival, c’est que Courant vient de battre son précédent record qui s’élevait à 50 Cinématons filmés au festival de Cannes de 1990, moment précis du film que je suis en train de découvrir (vous admirerez mon art de la transition !).

 

Si certains séjours cannois furent très fructueux pour Gérard Courant (vous vous souvenez sans doute du festival de 1986), celui de 1990 ne lui permit pas de croiser de vraies « stars ». Les cinéphiles reconnaîtront quand même le cinéaste russe Vitali Kanevsky (n°1235) qui obtint la caméra d’or cette année-là pour Bouge pas, meurs et ressuscite et dont le portrait, soyons franc, est un peu raté ; le cinéaste ne trouvant rien de mieux à faire que des grimaces. Et ils auront surtout l’occasion de voir Jean Rouch (n°1256) qui affiche dans un premier temps un air sévère, presque hautain mais qui finit par se dérider et offrir un visage plus souriant.

 

Il est rare que les gens filmés par Gérard Courant profitent de leurs portraits pour laisser transparaître une souffrance. Certains jouent la tristesse (souvent, ils en font trop), d’autres la suggèrent sobrement (Cf. le beau portrait de Frédéric Mitterrand). La comédienne Carine Angéli (n°1253) (si c’est bien elle, elle est devenue « coach en hygiène de vie » !) finit son portrait en laissant couler quelques larmes. Je pense qu’elle joue mais, pour une fois, elle le fait bien et son Cinématon se révèle assez beau. En revanche, Caroline Benjo (n°1233) ne fait pas semblant et sa souffrance est « physique » puisqu’elle paraît lessivée par une méchante grippe. C’est donc avec une certaine empathie que nous la verrons se moucher et tousser de manière régulière.

 

Cannes est souvent un moment privilégié pour filmer la bobine des critiques et journalistes. Cette fois, Courant immortalise deux piliers de l’émission Le masque et la plume. Tout d’abord Jean-Louis Ezine (n°1237) qui semble très détendu au soleil et qui a du avoir de longues discussions avec Courant autour de leur passion commune : le cyclisme. C’est ensuite au tour d’une fidèle (autrefois) de la tribune cinéma de l’émission de passer devant l’objectif : Anne Andreu (n°1238) qui profite également beaucoup de Monseigneur l’astre solaire.

Mais le plus original, c’est assurément Christian-Marc Bosséno (n°1249) qui se fait filmer sur un bateau, offrant aux spectateurs un superbe travelling sur la côte cannoise. C’est d’ailleurs le deuxième Cinématon « en mouvement » du lot puisque le précédent (Jacques Gerstenkorn n°1248) se fait également filmer à bord d’un bateau (mais le mouvement est plus lent, moins « spectaculaire »)

Personnellement, ce furent mes préférés de l’étape !

 

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