Mes palmes d'or : 5- Les années 60
1969 : If de Lindsay Anderson remporte la palme. Dans la sélection de cette année, j’aime beaucoup le Glauber Rocha (Antonio das mortes) et le Ferreri (Dillinger est mort). Mais comme 1969 est synonyme d’année catholique, je parie sur Pascal et Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer.
1968 : Festival interrompu cette année-là pour les raisons que l’on sait. J’offre pour ma part et pour la troisième fois la palme d’or à Alain Resnais pour le très beau Je t’aime, je t’aime.
1967 : Antonioni l’emporte avec Blow up et ça n’a rien de scandaleux. Quant à moi, je poursuis sur ma lignée franco-française et j’offre la palme au bouleversant Mouchette de Bresson.
1966 : Mon palmarès est sans doute faussé par le fait que je n’ai point vu le Falstaff de Welles ni Les sans espoir de Jancso. Mais quitte à donner la palme à un français, j’aurais privilégié La religieuse de Rivette à l’horrible Un homme et une femme de Lelouch (prix partagé avec le film de Pietro Germi Ces messieurs dames)
1965 : Me voilà embêté puisque je n’ai vu aucun des films en compétition cette année-là. Donc relâche ! (pour ceux qui prennent des notes, sachez que Richard Lester emporta la prime récompense avec The Knack…et comment l’avoir)
1964 : Ma chère collègue Frédérique dût-elle m’étrangler avec l’un de ses derniers bras libres et malgré ma grande affection pour La peau douce, l’un des meilleurs Truffaut; je me rallie aux choix du jury de cette année pour distinguer le sublime Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy.
1963 : J’ai déjà perdu des lecteurs en soufflant sans fierté excessive que Le guépard de Visconti, palme d’or à l’unanimité cette année-là, me faisait gentiment bâiller (je vous le concède, il faudra que je le revoie). A côté de ce film, un petit Ferreri que j’aime bien : Le lit conjugal . Pourtant, je prive une fois de plus ce cinéaste de la palme pour la remettre à Robert Aldrich même si Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? n’est pas son meilleur film.
1962 : Quelle idée de donner la palme à La parole donnée de Duarte quand il y avait tant de beaux films en compétition ? Une fois de plus, j’étais prêt à offrir la suprême récompense à des français (Cléo de 5 à 7 de Varda, Procès de Jeanne d’Arc de Bresson) ou encore à La déesse de Ray mais c’est bien évidemment L’ange exterminateur de Buñuel qui l’emporte au bout du compte.
1961 : Je me rallie volontiers aux choix du jury et j’adjuge une seconde palme à Don Luis pour son Viridiana (partagée avec Une aussi longue absence de Colpi).
1960 : Un Buñuel mineur (La jeune fille), un classique de la modernité un poil emmerdant (L’avventura d’Antonioni), un bon Bergman pas revu depuis longtemps (La source), quelques films renommés mais malheureusement pas vus (Le trou de Becker, Jamais le dimanche de Dassin) : je me rallie au bout du compte au palmarès du jury et je prime La dolce vita de Fellini.
A suivre...