Libre-échanges (1973) de Gustav Wiklund avec Christina Lindberg, Solveig Andersson

 

Un des seuls avantages de la rentrée, si ce n’est le seul, c’est d’offrir au téléspectateur blasé une alternative aux sempiternelles rediffusions estivales. Le cinéphile pervers retrouvera donc avec un certain bonheur sa case « érotique » du jeudi soir et imaginera, l’eau à la bouche, ce que les programmateurs ont bien pu lui réserver cette année en matière de nanars improbables.

La saison a démarré fort avec deux films de Gustav Wiklund (j’ai manqué La possédée) représentant de manière assez significative cette vague d’érotisme scandinave qui déferla sur la France à partir des années 60. C’est effectivement depuis les pays du Nord que s’amorça un timide début de libéralisation des mœurs qui allait l’être de moins en moins (timide !)

Tourné en 1973, Libre-échanges sort en France à la toute fin de 1974, à savoir au moment même où le porno « hard » (américain et français) allait envahir les écrans. C’est dire si cette série Z amorphe, anémique et montée en dépit du bon sens fut frappée dès sa sortie par le sceau infâmant de la ringardise la plus totale.

Il paraît qu’entre les scènes que vous pouvez imaginer (celles qui offusquent les thuriféraires de Christine Boutin) se serait immiscé un semblant d’intrigue policière (une vague histoire de trafic de drogue) : je ne peux pas vous l’assurer, ayant dû m’assoupir à ce moment là (à vrai dire, je ne m’endors jamais devant un film mais il est possible, en revanche, que mon esprit divague à des centaines de kilomètres à la ronde si ce qui se passe à l’écran est inintéressant au possible).

Mais, comme moi, vous n’êtes pas venus pour l’intrigue policière et vous vous demandez si les scènes épicées relèvent le niveau. Je vais malheureusement être obligé de vous décevoir en vous recommandant néanmoins, outre mon idole dont je vais vous parler un peu plus tard, une blondinette croquignolette dont on signalera la singularité de l’autel où l’homme aime à déposer son offrande (mon blogue n’étant pas interdit aux mineurs, auxquels je conseille néanmoins des lectures plus recommandables, je n’entrerai pas -si j’ose dire- dans les détails).

A part ça, si vous aimez les interminables scènes d’accouplements softs devant des feux de cheminée avec une musique sirupeuse totalement typique des années 70 (pas de paroles mais une voix féminine qui susurre langoureusement des « lala la ») ou les copulations champêtres (avec, grand moment d’humour involontaire, une vache voyeuse qui à l’air de s’ennuyer autant que le spectateur), ce film est fait pour vous. Mais je vous préviens aussi, il faut supporter un héros dont la fatuité n’a d’égale que celle de certains ministres UMP et des vestes à carreaux multicolores qui écorchent les yeux !

Pourquoi, me direz-vous, se risquer sur de tels sentiers s’ils sont si peu sûrs ? Eh bien avouons-le sans ambages, pour la divine Christina Lindberg ! Si mon cher camarade Vincent avoue un penchant coupable pour la plantureuse Edwige Fenech, la cuisinière en chef d’une multitude de navets à l’italienne, j’avoue que la belle scandinave m’enthousiasme à chacune de ses apparitions. Celle dont Jean-Pierre Bouyxou dit qu’elle fut « dotée d’une des plus magnifiques poitrines de l’histoire du cinéma » est une fois de plus totalement craquante avec ses moues enfantines contrastants merveilleusement avec la splendide impudeur de son corps sculptural.

Dis-moi, ami programmateur, quand te décideras-tu a diffuser Thriller, en grym film (toujours avec Christina) un des films que j’attends de découvrir avec le plus d’impatience ?  

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