Les charmes de la colocation
Changement d’adresse (2006) de et avec Emmanuel Mouret, Frédérique Bel, Fanny Valette, Dany Brillant
J’enrage de ne plus être en mesure de faire des notes plus longues pour vous dire tout le bien que je pense d’un des meilleurs auteurs de comédies françaises actuelles : Emmanuel Mouret. Je me souviens avoir commencé mon ancien blog une semaine après avoir vu le malheureusement méconnu (et sous-estimé) Vénus et Fleur et voilà que mon ordinateur tombe en panne quelques temps avant la sortie de Changement d’adresse, dernier opus très réussi du cinéaste. Auparavant, les délicieux Laissons Lucie faire et Promène toi donc tout nu m’avaient déjà réjoui.
Changement d’adresse : ce titre vaut pour le cinéaste marseillais qui délocalise pour la première fois une de ses comédies dans les rues de la capitale. Trame classique d’une comédie sentimentale qui revisite de manière réjouissante le thème de la colocation et de ses aléas sans craindre de se coltiner avec les clichés (les cartes postales de Paris, le clair de lune romantique) . Comme toujours chez Mouret, on retrouve à la fois ce travail sur la mécanique comique et les dialogues et une spontanéité de bon aloi. La mise en scène est des plus classiques mais même une figure de style aussi usée que le champ/contrechamp épouse ici parfaitement la ligne de crête des dialogues et donne au film un rythme jamais prit en défaut. C’est vif, élégant, souvent très drôle (je n’avais pas ri comme cela depuis longtemps) et jamais idiot. Au contraire, le cinéaste nous offre quelques notations très justes et subtiles sur l’amitié et l’amour qui le rapprochent de Truffaut (on pense énormément à ces petits bijoux que sont Baisers volés et Domicile conjugal). Porté par une distribution épatante (Mouret en jeune premier BCBG, timide et maladroit, Frédérique Bel en blonde évaporée, Fanny Valette en ado introvertie et Dany Brillant en séducteur viril « à l’ancienne »), ce film est un pur régal.
Précipitez-vous si vous voulez rire de manière intelligente !